mercredi 14 juillet 2010

Iniesta l'herbivore

Polémique sur l'arbitrage de la finale de la Coupe du monde! L'arbitre anglais de la finale est très critiqué pour sa performance. Les hollandais lui reprochent d'avoir favorisé les espagnols. Le but d'Iniesta serait entaché d'une position de hors-jeu au départ de l'action. Voici une vidéo du fameux but.

Je pense pour ma part qu'il n'y a pas hors-jeu sur ce but. Les hollandais rétorquent l'inverse en parlant de la passe précédente. Mais au pire Iniesta est sur la même ligne que le dernier défenseur. Le but est donc valable. S'il y avait bien quelque chose à reprocher à Iniesta, c'est bien sa capacité à tenir debout. Il tombe tout le temps, à croire qu'il a tellement faim qu'il se précipite sur le gazon. Une sorte d'herbivore? Après la finale, je n'avais plus aucun doute à ce sujet. Je serai entraîneur ou le président de Barcelone, je m'inquièterai, ce type de risquer à tout moment n'importe où, il pourrait se faire très mal. Ce qui explique peut-être les blessures qui entachées sa saison?

Pour le reste, l'arbitrage m'a semblé correct. Les hollandais ont été de vrais bouchers et j'aurai été l'arbitre j'aurai exclu De Jong très tôt pour son coup de karaté. Un geste pareil est totalement inadmissible. Et après les hollandais se plaignent de l'arbitrage, elle est bien bonne!

Enfin, comme cette coupe du monde est marquée sous le signe des "erreurs d'arbitrage" (mais c'est comme ca depuis toujours), évidemment tout le monde appelle au recours à la vidéo. Mais il y a mieux que la vidéo: mettre des puces sur le ballon et les joueurs. Ainsi, les hors-jeux et le franchissement de la ligne ne laisserait plus place au doute. Sur les erreurs d'arbitrage, je vais d'ailleurs reposter un ancien billet.

Enfin bon, avec tout ca, De Jong aurait tout de même fini le match et le but aurait été validé. Alors finalement...

lundi 12 juillet 2010

Foglia, vainqueur du Tour de France

Vous ne connaissez peut-être pas Foglia. Il s'agit d'un "chroniqueur" au journal montréalais La Presse. J'ai publié il y a quelques années deux billets à son sujet, ici et ici. Il écrit à peu près n'importe quoi (il s'en vante), se moque régulièrement de ses lecteurs... et est pourtant extrêmement lu. Essentiellement par les baby-boomers cependant.

Foglia est un passionné de cyclisme et jouit au Québec d'une réputation exceptionnelle à ce sujet. Dire qu'il n'y connait rien serait méchant, mais bon c'est bien lui qui a affirmé, entre autre, que "le dopage ne change rien puisque tout le monde se dope". CQFD! Ou c'est encore lui qui change sans cesse de pronostics sur le vainqueur final. A l'époque ou je le découvrais, il pouvait changer de favori tous les jours, puis vous déclarer à la fin, le plus sérieusement du monde, qu'il l'avait dit! Un sacré client...

On pourrait encore beaucoup dire sur Foglia, alors je m'arrête là. Si je vous parle de cet illustre personnage aujourd'hui, c'est que nos commentateurs du Canal Évasion n'ont pu s'empêcher de parler de lui. Le pauvre Richard Garneau demande ainsi à son acolyte Louis Bertrand si Foglia est un grimpeur. Dois-je rappeler que Foglia a 70 ans, et que quoi qu'il fasse, il doit commencer à avoir du mal dans les cotes. Mais qu'importe! Foglia est catalogué grimpeur! Mais ne serait-il pas aussi un bon rouleur? Mais certainement!

Et voilà, à 70 ans Foglia a tout à fait le niveau pour remporter le Tour de France! Et dire qu'Armstrong va prendre sa retraite à 38 ans. Un véritable talent gâché!

Les commentaires du canal Évasion (suite) : les nominés au micro de plomb

Décidément, nos chers commentateurs du Tour ne se reposent jamais! Alors que les Cahiers du football nomment les nominés au "Micro de plomb" des pires commentateurs de la coupe du monde, Bernard Valet et Richard Garneau ne dépareilleraient pas dans une sélection de ce type pour le Tour de France. En fait, je ne pensais pas regretter Patrick Chêne un jour, c'est dire...

Nominé pour la pire phrase : Bernard Valet.

A propos d'Armstrong suite à sa dernière chute, il répète plus de 3 fois pour que l'on comprenne bien : "Il repart mais il dit stop".


Nominé pour l'ensemble de son oeuvre : Richard Garneau

Celui-ci se démarque pour sa part en continuant de ne rien comprendre à la course, en posant des questions de téléspectateurs à des moments clés de la course et en mettant la publicité généralement quand enfin il se passe quelque chose. Une véritable démonstration!


Le grand perdant : Louis Bertrand 

Malheureusement pour lui, Louis Bertrand n'a été retenu pour aucune nomination. Il faut dire qu'il a une fâcheuse tendance a être très compétent... A ce niveau, cela ne pardonne pas!


Ps : je vous rappelle ce billet dans lequel je pastichais nos deux commentateurs en chef. Cela n'a pas vieilli!

Mondial 2010 : Dopage 1-0 Sport


Ah l'Espagne! Quelle équipe magnifique, n'est-ce pas? Cette envie de jouer manifeste, cette volonté de jouer vers l'avant, de pratiquer du beau jeu, ce collectif... Depuis l'Euro 2008, les commentateurs ne manquent pas de superlatifs pour qualifier la qualité des prestations de l'équipe d'Espagne. Mais on oublie de dire que cette montée en puissance des joueurs de la péninsule ibérique, ainsi que de tous les athlètes espagnols (cyclistes, pilotes, joueurs de tennis, etc.) date à peine d'une dizaine d'années.

Qu'était l'Espagne il y a 10 ans au plan sportif? Rien ou presque. Indurain avait bien remporté 5 fois le Tour de France et l'équipe de football avait un titre de champion d'Europe. Mais remporté dieu sait quand. Et pour le reste, circulez, il n'y a pas grand chose à voir. En bref, l'Espagne était une nation extrêmement mineure du sport. Tout le contraire d'aujourd'hui, alors que dans la plupart des disciplines, les athlètes espagnols sont tout simplement... les meilleurs, alors qu'il n'a jamais été autant question de dopage! Au cyclisme, ils remportent quasiment toutes les courses, au football, ils sont champion d'europe et du monde, au tennis, ils ont les meilleurs joueurs du monde, Nadal en tête... Même en Formule 1, bien qu'Alonso soit quelque peu en retrait cette années, ils ont désormais les meilleurs pilotes du monde! Alors, qu'est-ce qui a bien pu se produire?

Selon moi, tout remonte à 1998, lorsque éclate l'affaire Festina : juste avant le Tour de France, Willy Voet, un soigneur de cette équipe cycliste, est arrêté à la frontière, sa voiture étant bourrée de produits dopants, notamment de la fameuse EPO. Le scandale est énorme et Festina doit quitter le Tour. La police française étant particulièrement zélée, ce dont l'on ne peut que se féliciter, même moi un passionné de cyclisme, d'autres scandales de dopage éclatent et finalement plusieurs autres équipe quitteront la Grande boucle. Mais pas forcément pour les même raisons. On se souvient de Laurent Jalabert, courreur que j'admirais, qui a quitté le Tour en protestation contre les contrôles de la police! Celle-ci n'y allait pas de main morte, il est vrai, mais comme elle s'en est défendue, elle traitait les coureurs comme n'importe quel suspect, ni plus ni moins. Jalabert n'aurait-il pas du alors au contraire demander que la police mette tous les moyens en oeuvre pour connaître la vérité s'il avait véritablement marché à l'eau clair? Rappelons que Jalabert courrait pour l'équipe Once, une formation... espagnole. Et qu'il a pris la tête des frondeurs, étant à l'origine de la journée de grève du peloton qui visait à protester contre les enquêtes menées sur le dopage. Le monde à l'envers!

Étonnamment, à partir de ce moment, policiers et organisateurs d'épreuves sportives auront à faire un choix :

- soit lutter de toutes leurs forces contre le dopage, en renforçant les contrôles pour les autorités sportives et en réalisant des enquêtes et des perquisitions pour les forces de l'ordre;
- soit fermer les yeux afin de ne pas tuer la poule aux oeufs d'or (pour les organisateurs) et ne pas compromettre les chances des sportifs nationaux (police).

Le premier choix est bien sur le meilleur car après quelques moments délicats, il doit en principe permettre de repartir sur de nouvelles bases en écartant les tricheurs. Inversement, le deuxième choix est catastrophique. A cour terme, il peut paraître bon, car on n'entend plus de mauvaises nouvelles. Mais le mal est là et inévitablement un scandale finira par éclater. Et plus longtemps on n'aura rien fait, plus l'impact risque d'être dévastateur. Sans parler de la santé des sportifs. Depuis l'apparition du dopage sanguin, des jeunes meurent dans leur sommeil, ou en course... Et l'espérance de vie des sportifs, notamment des cyclistes, est réduite. Mais finalement qu'importe. Comme le disait Erwan Menthéour, un ancien coureur français : "si on m'avait dit que boire une litre d'essence me ferait gagner, j'en aurai bu deux". C'est vous dire...

La France choisira longtemps la première option. Effort louable, qui a vu de nombreuses affaires de dopage éclater et qui a certainement contribué à diminuer le dopage, voire parfois à l'éradiquer... mais qui a eu pour conséquence de voir le niveau des sportifs français, surtout les cyclistes, atteindre le néant. Il est d'ailleurs intéressant de suivre les résultats des cyclistes français pour avoir une idée de l'évolution du dopage. Jusqu'en 1990, les français avaient de très bon résultats sur le Tour de France. Plusieurs se classaient sans difficulté dans les 10 premiers du classement général. Puis, en même temps que Greg Lemond s'effondrait (le seul vainqueur du Tour de France qui ne soit pour le moment lié à aucune affaire de dopage depuis sans doute une cinquantaine d'années, ça fait mal!), eux-mêmes ont soudainement vu leur niveau décliner. Ce que l'on ne savait pas, c'est que l'EPO était entré dans le peloton et les français allaient mettre quelques années à apprendre son existence. Sans affirmer qu'il en prenait, bien que de très graves présomptions planent sur lui, c'est alors qu'Indurain a gagné ses 5 Tours de France... Et que la Banesto, son équipe, régnait sur le peloton.

Puis après quelques années catastrophiques, est arrivée une nouvelle génération de français enfin capable de remporter le Tour de France. Les plus connus sont bien sur Richard Virenque (qui courrait chez Festina, équipe franco-espagnole au début...) et Laurent Jalabert (lui aussi dans une équipe espagnole, la Once, comme on l'a dit plus tôt). Les coureurs français ont alors pendant quelques années connu un âge d'or. Soudainement, ils sont redevenus compétitifs et ils faisaient bonne figure à chaque course. En fait, les équipes françaises avaient fini par trouver le "secret" des équipes étrangères : elles marchaient à l'EPO. Lemond l'explique très bien (je vous laisse chercher sur Internet).

Puis arriva l'affaire Festina. Comme on l'a vu, les autorités françaises décidèrent de lutter au maximum contre le dopage. Il eut quelques nouveaux scandales comme l'affaire Cofidis. Mais finalement, grâce à l'instauration du "suivi longitudinal" (un système qui forçait les coureurs français à faire des tests de santé très régulièrement dans le but de détecter chez les dopés des variations de paramètres anormales. Pendant ce temps, l'UCI (Union cycliste internationale), les fédérations étrangères, et bien sur les instances des autres sports, se montraient très hostiles à ce procédé), on a pu commencer à avancer que les coureurs français se dopaient moins.

Pourquoi cette affirmation? Car la France a été l'un des seuls pays à tenter de combattre vraiment le dopage. Quand je parlais des choix qui s'offraient aux instances sportives et aux autorités suite à l'affaire Festina, la France a été la seule à s'engager véritablement contre le dopage. On peut y ajouter l'Italie. On se rappelle des perquisitions des hotels par les Carabiniers sur le Giro. Et de ces seringues jetées par les fenêtres qu'on retrouvait dans les jardins! L'Italie a aussi suspendu Valverde, le meilleur coureur du monde, étonnamment un espagnol. Elle avait fait de même avec Basso, le meilleur coureur italien des années 2000. Si elle n'est pas au niveau de la France, l'Italie a quand même fait de beaux efforts et ceux-ci doivent être salués. Arrêter ses champions demande énormément de courage et est loin d'être anodin.

Mais qu'on fait les autres pays? La plupart, rien ou presque. Je pense notamment aux USA, où les sportifs ont quasiment carte blanche pour se doper. Une enquête est enfin ouverte sur Lance Armstrong, il était temps! Pourtant ce dernier a été convaincu de dopage sur le Tour 1999! Et plusieurs fois! Tout d'abord avec cette fameuse ordonnance anti-datée justifiant après-coup un contrôle positif! Puis ensuite avec 7 contrôles positifs à l'EPO! SEPT! Armstrong ne se doutait pas à l'époque que l'EPO serait détectable quelques années plus tard et que ses échantillons d'urine seraient alors analysés... Ensuite, son comportement vis-à-vis des rares coureurs qui osaient briser l'omerta est particulièrement significatif. On pense notamment à Christophe Basson, mais il y en a eu bien d'autres, notamment Simeoni). Il y a eu bien d'autres scandales, et pourtant les autorités US n'ont rien fait. Il a fallu que Floyd Landis, l'ancien vainqueur du Tour déchu pour dopage, attaque son ancien leader, pour qu'enfin les américains commencent à bouger. Néanmoins, dans le cas des USA, comme de la plupart des pays, les autorités n'ont simplement rien fait et n'ont pas tenté de protéger leurs sportifs.

Je dis la plupart, car un au moins un pays, à la surprise générale, a clairement décidé de suivre la deuxième option que décrivais plus haut, à savoir protéger au maximum ses sportifs. Il s'agit de l'Espagne. Je me rappelle encore de la tenue de la Vuelta (Tour d'Espagne) juste après le Tour 1998 marqué par l'affaire Festina. Les organisateurs espagnols, tout comme les autorités de ce même pays, ont annoncé qu'il n'était pas question que l'on assiste au même spectacle que sur le Tour. Et donc qu'il était inutile d'espérer voir la police débouler dans les hôtels des coureurs à la recherche de quelques produits dopant que ce soit.

Devant le succès d'une telle politique (aucune affaire de dopage n'a éclaté et le public a pu assister à une "belle" course), l'Espagne s'est radicalisée dans ce domaine et n'a pas eu peur de déclarer qu'elle protégeait ses sportifs plutôt que de leur nuire. Bien sur, les sportifs espagnols (et pas seulement eux bien évidemment) auront peut-être des cancers ou des maladies graves dans 20, 30 ans, mais qu'importe! Ce qui compte, ce sont les résultats présents. Et à ce chapitre, les espagnols n'allaient pas être déçus! Alors que les coureurs français ne font désormais plus que de la figuration (on pourrait dire la même chose d'à peu près tous les sportifs français... à l'exception de ceux qui ne résident pas en France! On le voit avec Chavanel sur ce Tour 2010, qui était un éternel espoir en France et qui "explose" dans une équipe étrangère), les athlètes espagnols occupent le devant de la scène. Contador écrase le Tour de France, Nadal le tennis, Alonso la F1, l'équipe de football vient de remporter successivement le championnat d'Europe et la Coupe du Monde. Cela fait trop d'un coup pour que l'on ne se pose pas des questions.

Du coup, certains finissent par s'en poser. De nombreux commentateurs s'étonnent des performances sur-humaines de Contador et d'Armstrong en montagne. Je pense notamment à Antoine Vayer, un médecin français. La taille du bras de Nadal alimente sans fin les conversations dans les cafés. Vous me direz alors : mais que reprocher à Alonso et à l'équipe de football? Selon moi, il faut revenir à un autre évènement capital : l'affaire Puerto, le deuxième élément clé de la "saga" du dopage.

Le 23 mai 2006, la police espagnole arrête des acteurs importants du cyclisme espagnol et un médecin, Eufemiano Fuentes, au cours d'une opération nommée Puerto. Qu'a-t-il soudainement pris à la police espagnole de mener cette opération, personne ne le sait. En tout cas, une trentaine de coureurs cyclistes, la plupart espagnols (on retrouve notamment Valverde et... Contador) sont cités. C'est que l'on retrouve chez le fameux médecin tout un arsenal du dopage, avec de nombreuses poches de sang (pour faire des transfusions sanguines, pratiques interdites). En plus des courreurs cyclistes, on parle de joueurs de football de premier plan, jouant... au Real Madrid et à Barcelone. Et l'on sait que l'équipe d'Espagne est composée à 90% de joueurs provenant de ces 2 clubs! Certains supporters espagnols disent d'ailleurs mi-sérieux mi-blagueurs que c'est Barcelone qui a gagné la Coupe du Monde! On parle aussi de Nadal et d'autres sportifs de haut niveau. Les regards se tournent vers Alonso...

Mais tout s'arrête là! Finalement, les autorités espagnoles freinent des quatre fers et aucun nom de sportif, à l'exception de quelques coureurs, ne finit par sortir. Le pauvre Valverde est finalement le dindom de la farce puisqu'il est le seul champion espagnol à être suspendu. Mais il préfère purger ses 2 ans de suspension plutôt que de tout balancer. Il n'a pas tort quand on voit le sort réservé aux rares repentis qui osent avouer. Tous les autres sont des seconds couteaux ou des étrangers. Il y avait pourtant du beau linge.

Bref, à la lumière de ces éléments, il ressort que le niveau de l'équipe d'Espagne est très certainement dû à des méthodes peu orthodoxes. Les sportifs espagnols sont actuellement les meilleurs du monde. Ils ont forcément un secret. Et il faut être bien dupe pour croire que c'est parce que les espagnols auraient une meilleure diététique ou un meilleur entraînement que les autres. D'ailleurs, quand on voit l'équipe d'Espagne jouer, rien ne laisse présupposer qu'elle puisse être aussi forte. En effet, elle ne dispose d'aucun joueur vedette. Villa est un bon attaquant mais il ne peut être comparé à des joueurs comme Zidane, Messi ou même Roben et Schneider, ses adversaires d'un soir. C'est uniquement grâce à la capacité physique supérieure de ses joueurs que l'Espagne l'emporte. Elle gagne en ronronnant et en épuisant l'adversaire, qui finit par craquer physiquement, à un moment ou à un autre. Aucun génie là-dedans. Je me rappelle de cette remarque bien symptomatique d'un commentateur de Radio-Canada qui notait : "c'est incroyable, le porteur du ballon a toujours 2 solutions". Quand on sait que c'est grâce au physique et au cardio que l'on peut "offrir" des solutions, on a parfaitement compris quel était le secret de cette équipe.

Bien sur, les joueurs espagnols ne sont pas les seuls dopés, loin s'en faut. Mais ce qui est gênant dans tout ça, c'est de voir que l'impunité dont ils jouissent leur permet clairement d'être au-dessus du lot. Le tout sans joueur exceptionnel, comme le disais.

Aucun contrôle anti-dopage positif n'est venu troubler la fête en Afrique du Sud. Idem d'ailleurs dans les autres sports, comme le tennis. Pourtant qui peut croire que tous ces athlètes carburent à l'eau claire? Les dopeurs ont dont gagné leur combat. Pour ne pas gâcher la fête, pour ne pas nuire aux énormes intérêts financiers en place, le dopage est désormais parfaitement accepté par les autorités sportives et tout est fait pour le dissimuler au maximum. Notamment en ne le cherchant pas. Sur le Tour de France par exemple, qui peut croire un instant que les contrôles organisés par l'UCI ont une once de crédibilité? Et au milieu, qu'en disent les journalistes sportifs? Rien, pas un mot, eux-aussi ont choisi leur camp. Qu'ont-ils à gagner que des scandales éclatent? Ils risquent seulement de créer un désintérêt de la part du public et de perdre leur poste.

Les choses ne sont donc pas prêtes de changer. Dans le titre de cet article, j'ai mis Dopage 1-0 Sport, le score de la finale. J'aurai plutôt du mettre 3-0 : le dopage l'emporte par forfait.

Kung Fu Pays-Bas

mardi 6 juillet 2010

Le Tour après les classiques

Si seulement les secteurs pavés et les étapes casse-pates de type "classiques" pouvaient devenir des classiques du Tour de France! On ne comprend pas très bien (en fait pas du tout) la frilosité des organisateurs qui chaque année nous mettent une semaine d'étapes de plat qui n'ont strictement aucun intérêt, sauf pour les sprinters... et ceux qui aiment voir des français faire des échappées inutiles se faire reprendre à 5 kilomètres de l'arrivée.

Le parcours concocté cette année avec la reprise d'ascensions de la doyenne des classiques Liège-Batogne-Liège, puis l'ajout de secteurs pavés de Paris-Roubaix, a offert une course exceptionnelle. Elle aurait d'ailleurs pu l'être davantage si le peloton, sous l'influence (main-mise?) de Cancellara n'avait pas neutralisé la course lors de la traversée des Ardennes. Ce même Cancellara s'est moins senti obligé de ralentir le lendemain quand les coureurs présents dans le groupe de tête faisaient davantage son affaire (la veille, les frères Schleck étaient refoulés à l'arrière, le lendemain Andy paradait en tête). "L'éthique" (comme dit Bernard Vallet, le fameux consultant du Canal Évasion) de la veille n'avait plus rapport avec celle du lendemain. Les choses étaient pourtant équivalentes: sur une chute de nombreux favoris ont été bloqués et on perdu du temps. Un minimum de logique aurait voulu que la vérité de la veille soit la même que celle du lendemain. Mais il faut croire que j'ai du manquer un épisode! Bref, on se fout clairement de nous. Un jour on doit s'arrêter à cause des chutes, le lendemain, on a le droit de passer la cinquième comme si de rien n'était.

Cependant, quel spectacle tout de même! Cela vaut même mieux que des étapes de montagne dans lesquelles il ne se passe rien, où l'on attend. Attend qu'un favori veuille bien lancer une attaque. Qui parfois n'arrive pas. Et qui souvent donne simplement lieu à un cavalier seul. Rappelez-vous de Contador en 2009 par exemple. Bref, pourquoi le Tour est-il si conservateur dans son choix de tracé? Je suis originaire de Bretagne et je connais bien les routes. Je constate à chaque fois que le Tour évite les bosses, des cotes peut-être du niveau de celles des classiques. Du coup, les étapes sont ennuyeuses alors qu'elles pourraient être spectaculaires. Il me semble que dans le temps chaque étape pouvait donner lieu à une bagarre incroyable. On pouvait perdre le tour chaque jour. Les sprinters s'adaptaient très bien. Aujourd'hui, force est de constater que le Tour se joue sur quelques kilomètres. Contador a gagné en 2009 en attaquant 2 fois à quelques kilomètres seulement du sommet final. Il n'est resté en tête que quelques minutes. C'est tout de même dommage.

En fait, il y a sans doute de trop de montagne. Celle-ci est sélective, mais sans doute trop. Du coup il n'y a plus de course car les favoris attendent la fin de l'ultime montée pour produire leur effort. Il faut donc réduire la montagne et proposer aux coureurs des parcours qui permettent à la course de se décanter. S'il n'y a presque plus de juge de paix, des petits malins qui se faufilent dans des échappées pourront tenter de titiller le leader... et de faire le spectacle par la même occasion. La dernière fois qu'on l'a vu, c'était en 1995, avec Jalabert dans l'étape de Mende. Ca fait un bail!

Mais surprise: le Tour passe aussi par Mende cette année. Dans le même temps, les Alpes sont escamotées. Peut-on y voir un virage opéré par les organisateurs pour favoriser le spectacle? Sans doute. Et espérons qu'ils continuent dans cette voix. Mais il est vrai qu'après le Tour cadenassé à double de tour de l'an passé, ils n'avaient pas trop le choix.

vendredi 2 juillet 2010

Le disque rayé de Bernard Hinault

Hinault m'a fait rêver étant jeune. Mais aujourd'hui quelle déception! Le voici donnant encore une interview à propos des difficultés des coureurs français. Toujours la même rengaine : les français sont des fainéants, ce qui explique leurs piètres résultats. 


Hinault aurait-il oublié son passé? Il était réputé pour détester l'entraînement. Parfois, il se contentait de se rendre à la boulangerie du village voisin, soit de parcourir une dizaine de kilomètres dans la journée! Et il vient décrier le comportement des coureurs français. Pitoyable! Tout le monde n'a pas la chance d'avoir la classe qu'il avait naturellement. 


D'ailleurs aujourd'hui, classe ou pas, se contenter de 10 kilomètres d'entraînement par jour risquerait de lui couter quelques surprises! Mais chut, si les français sont mauvais, c'est uniquement dû à leur fainéantise. Le fait que les coureurs français soient sans doute les athlètes les plus contrôlés au monde n'y est sans doute pour rien et aborder l'hypothèse du dopage serait totalement déplacé. Il serait pourtant temps que Bernard change de disque car le sien est vraiment rayé.

Tour de Gaspésie en vélo

J'ai fait le tour de la Gaspésie en vélo il y a une dizaine d'années. J'ai réalisé quelques semaine plus tard un site Internet dans lequel je livrais mes impressions et où je donnais quelques conseils. Malheureusement, Google ne l'a jamais référencé. Aujourd'hui ce site a disparu et je profite de la tenue de ce blog pour y consacrer un billet. C'est que si vous cherchez des témoignages de gens qui ont déjà fait le tour de la Gaspésie, ou d'autres régions, vous risquez d'être assez déçu car on ne trouve rien. En utilisant blogger, un système de Google, j'espère réussir à être mieux référencé. J'ai fait de nombreux autres voyages à vélo et je réaliserai également de temps à autre quelques billets à leur sujet.


La Gaspésie, c'est où?

Je suis arrivé au Canada en septembre 2000. Le vélo étant ma passion, j'ai eu la chance de rencontrer un ami qui la partageait. Dès notre première rencontre, fin juin 2001, il me propose de faire le tour de la Gaspésie! 15 jours plus tard, alors que l'on se connaissait à peine, nous étions en route! Je ne savais même pas où j'allais... Je n'allais pas être déçu! La Gaspésie est en fait une pointe qui s'enfonce dans le Golfe du Saint-Laurent, dans l'Atlantique nord. Elle est située à l'embouchure du Saint-Laurent:


C'est à Gaspé que Jacques Cartier a débarqué le 24 juillet 1534 et prit possession de ce nouveau territoire qui allait devenir le Canada. Pour notre part, nous avons fait près de 8 heures de route depuis Montréal pour nous rendre à Sainte-Flavie, lieu classique de départ, puisque c'est là que la route 132, qui fait le tour de la presqu'île, se sépare en deux. Ce lien indique précisément où se trouve la Gaspésie par rapport à Montréal.




Pourquoi faire le tour de Gaspésie?

Pour le défi et pour la beauté des paysages. Le tour complet fait plus de 850 km, avec un relief extrêmement difficile. Les constructions humaines sont très basiques même si j'ai constaté des progrès lorsque je suis revenu en 2007. Malgré cela, les paysages sont magnifiques. Vu qu'il faut tout escalader à vélo, on apprécie d'autant plus chaque point de vue! C'est un véritable défi car la route est très escarpée. J'y reviendrai. Voici quelques places à ne pas manquer :

- Le Parc Forillon : à voir absolument! Un parc exceptionnel avec des montagnes qui tombent à pic dans la mer. Superbe!
- Gaspé : non loin du Parc Forion, il s'agit de la "métropole" de la Gaspésie. Il y a environ 15 000 habitants. Je vous conseille un petit café situé en bas de la ville, en face de la 132. Je ne sais plus son nom, mais il vaut le coup. 
- Percé : la ville touristique par excellence avec le fameux Rocher Percé. Surement la place la plus vivante de Gaspésie l'été.
- La vallée de la Matapédia : entre Amqui (près de Causapscal) et Matapedia, la 132 longe la rivière Matapedia dans une gorge étroite. Magnifique.
- Les points de vue entre Madeleine et Gaspé : il s'agit de l'endroit où il y a le plus de relief et les points de vue sont exceptionnels. Grande-Vallée est un magnifique village, entouré de deux énormes cotes ahurissantes. 
- La Baie des chaleurs : sur la cote sud. N'oubliez pas de vous y baigner, d'après une légende locale, la mer est chaude! 
- Mont-Saint-Pierre : joli petit village de la Cote-Nord (près de Marsuilt) dans lequel a lieu un festival de delta-planes. Il y a également un circuit magnifique à faire depuis Saint-Anne-des-Monts en passant par le Parc national de la Gaspésie. Le chemin est en terre et cela rallonge le parcours, mais c'est magnifique! 


Au coeur du Parc national de Gaspésie


- Matane : près de Sainte-Flavie, Matane est réputée pour son festival de la crevette!


Conseils pour réussir son tour de Gaspésie

1/ Commencez par la Cote-Nord (le haut) et non l'inverse, car le vent souffle très fort dans cette région vers l'océan. Nous avons fait l'inverse et nous l'avons amèrement regretté. Nous roulions parfois presque plus vite dans des cotes à 10% que sur le plat. Dans les descentes à 10%, il fallait pédaler pour avancer! Et ce n'est pas une blague. 
2/ Soyez en forme! Il n'y a pas de cols en Gaspésie, en tout cas, pas au bord de la mer. Mais il y en aurait surement eu si les concepteurs de la route avaient fait quelques lacets! Au lieu de quoi, la route trace tout droit et rentre dans les monts de plein fouet. La section entre Madeleine (proche de Grande Vallée) et Gaspé est extrêmement difficile. Les pourcentages à plus de 13% se suivent sans cesse. C'est infernal. Les environs de Percé sont également très escarpés.
3/ Ayez un bon vélo. Nous sommes partis avec de vieux vélos (j'avais un Mercier 1980!). En plus, nous trainions notre stock avec nous (tente, sac de couchage, duvet, vêtements, bouffe...). Mais au moins nous étions dans la forme de notre vie! Ce qui ne nous a pas empêché de devoir pousser nos vélos à plusieurs reprises. Je recommande fortement d'avoir 3 plateaux. Je n'en avais que 2 (10 vitesses et encore vu l'état des dérailleurs... j'en avais plutôt 4!), je sais donc de quoi je parle. 
4/ Amenez des vêtements chauds. Il fait bon le jour... quand il ne vente pas. La température chute alors littéralement. Ne lésinez pas sur les chandails chauds. N'oubliez pas un bon manteau, car il peut toujours pleuvoir. Prévoyez également un sac de couchage -20 minimum, car la nuit la température tombe. Avec le vent c'est l'enfer. J'avais un sac de couchage +7 et j'ai sacrément souffert!
5/ Arrêtez-vous quand vous voyez des restaurants! Il doit y en avoir aux 50km à peu près, donc il ne faut pas les manquer. Un bon petit plat de pattes, voilà qui vous requinque un cycliste! Idem pour les épiceries.



Le tour de Gaspésie à vélo : étape par étape


Voici un résumé étape par étape de notre périple.


Étape 1 : Sainte-Flavie - Causpascal (93 km)

Nous n'aurions pas du traverser ainsi la Gaspésie et il aurait été hautement préférable de commencer par la Cote-Nord en direction de Matane, à cause des vents. Mais personne n'a su nous conseiller à l'office du tourisme de Sainte-Flavie. 

Nous avons donc été vers Matapédia, qui se trouve sur la Cote-Sud. Nous nous sommes arrêtés fourbus à mi-chemin au camping de Causapscal. Nous étions très en forme mais escalader le Mont-Royal (célèbre côte dans le centre-ville de Montréal) trois fois en ligne n'est pas comparable à trainer tous son paquetage sur une route assez accidentée. Car il y a déjà de belles cotes. Néanmoins, le paysage est assez joli et finalement, on avance pas trop mal.


Étape 2 : Causapscal - Nouvelle (109 km)

Nous voulions faire 850km en 9 jours (avec un jour de repos au milieu) car nous avions peu de vacances. Nous étions donc dans les temps. Il faut dire qu'il n'y avait pas de grand mérite : cette étape consiste en majeure partie à descendre la vallée de la rivière Matapédia. Il n'y a quasiment aucune cote. On a donc bien roulé. Par contre, si vous faîtes le tour dans l'autre sens, cela ressemblera à interminable faux plat montant. Le soir, épuisés (malgré tout!), nous nous sommes arrêtés dans une magnifique halte routière à Nouvelle, au pied d'un mont. Et j'ai découvert à la friterie du coin le "hot chicken"!

Cette étape est sublime en raison du paysage magnifique de la vallée de la Matapédia. 


La vallée de la Matapédia




Étape 3 : Nouvelle - Saint-Godefroi (110km)

Étape assez tranquille, marquée par quelques bonnes cotes, mais globalement relativement plate. Nous en avons profité pour prendre de l'avance sur notre planning. Le camping de Saint-Godefroi ne paie pas de mine. Mais on a payé 10$ pour notre tente, et on nous a placé au bas d'une falaise juste en face de la mer. Un très bon souvenir! 


Étape 4 : Saint-Godefroi - Percé (97km)

Ca se corse! La route devient de plus en plus escarpée même s'il y a encore quelques bonnes sections de plat. Quelques kilomètres après Saint-Godefroy se dresse une première grosse cote, plus impressionnante je pense dans l'autre sens, car la descente m'a paru interminable et nous dévalions littéralement! En fait, c'était l'arrivée sur Port-Daniel, village enclavé entre la mer et des monts. Dès la sortie du village se dresse la réplique de la cote précédente! Les cotes très sèches se succèdent puis le terrain s'aplanit... jusqu'à Percé, qui comme Port-Daniel est situé entre d'énormes monts. Nous avons du escalader deux cotes extrêmement dures pour finalement arriver à Percé. 


Vue de Gaspé. Au loin, le Rocher Percé et l'Ile-Bonaventure.
Nous aurions pu continuer mais une halte à Percé s'impose. Il s'agit en effet de la ville où il y a le plus d'action en Gaspésie. Il y a plusieurs bars et de nombreux restaurants. Plusieurs sont d'ailleurs excellents. Cette activité est due au grand attrait touristique suscité par le Rocher Percé, une énorme masse avec un trou au milieu et que l'on voit des dizaines de kilomètres avant et après la ville. Si vous êtes à vélo, arrêtez-vous dans le bas de la ville, car le soir il faudra remonter les cotes sinon...




Étape 5 : Percé - Gaspé (69km)

On pensait prendre notre journée de repos à Percé puisqu'il s'agit du village le plus animé. Mais très vite on s'ennuie et finalement on préfère rouler. On se décide à pousser jusqu'à Gaspé, qui est assez proche. Comme on avait planifié une journée de repos, une petite étape nous fera encore gagner un peu d'avance sur nos prévisions.

Attention: la sortie de Percé est extrêmement difficile, avec une cote de folie. Je pense qu'il y a plusieurs centaines de mètres à plus de 15%. Vu le poids de nos vélos, nous devons mettre pied à terre. En haut la vue est magnifique mais on se demande ce que va donner la suite. On ne sera pas déçu. Pendant 10 kilomètres, la route ne cesse de monter et de descendre. C'est de la folie. Mais avec l'élan, on s'en sort pas trop mal finalement! Puis la route devient très plate jusqu'à Gaspé, à l'exception de quelques cotes.

L'arrivée sur Gaspé est sympathique. La route monte tranquillement et peu à peu apparaît le mont sur lequel est juché Gaspé. La ville n'est pas très belle même si le panorama est exceptionnel, entre mer et monts. Il y a cependant une rue commerçante qui peut valoir le coup, ainsi qu'un café, juste devant la 132, qui est magnifique et dans lequel sont servis d'excellents paninis. Il y a aussi une connexion à Internet.

Un très beau et bon café à Gaspé. Mais des fils électriques partout!

Cependant, nous ne sommes pas restés à Gaspé. Nous avons rencontré un ami, et oui, qui nous a amené à Forion, une place exceptionnelle. Forion est une pointe constituée de monts qui plongent dans la mer. C'est exceptionnel et à voir. 


Étape 6 : Parc Forion - Grande Vallée (105km)

Et voici la vraie Gaspésie! Si vous n'êtes pas au sommet de votre forme, je vous conseille de faire cette étape en voiture ou en bus, mais sûrement pas en vélo. Surtout si vous le faîtes dans ce sens, alors que le vent vient de se lever! Ces 100 kilomètres ne sont effet constitués que d'énormes cotes qui se succèdent à un rythme infernal. C'est effarant. Et je ne vous parle pas du vent! Il est tellement fort que les cotes deviennent rapidement une bénédiction, car on est à peu près à l'abri lors des ascensions! Le vent est tellement fort qu'il faut pédaler dans des descentes à 10% pour avancer raisonnablement! La route fut tellement pénible que nous sommes arrivés à la nuit tombée. 


Grande-Vallée

Ce qui est dommage car Grande-Vallée est un village magnifique. Tout comme le sont les paysages traversés. La Gaspésie vaut en fait surtout pour ce coin de pays. Le vent fut terrible sur la route, mais aussi le soir. Quand je roulais, malgré les efforts intenses, deux T-shirts, un chandail et un k-way, j'étais transi de froid. Imaginez la nuit! Notre tente bougeait dans tous les sens et bien qu'habillé avec tout ce que j'avais, j'ai à peine réussi à dormir à cause du froid. L'enfer. Ne lésinez donc pas sur les vêtements chauds!


Étape 7 : Grande-Vallée - Marsoui (80km)

Les réjouissances ne s'arrêtent pas à Grande-Vallée. Il y a encore 12km de cotes infernales. La plus "célèbre" est celle à la sortie du village. Elle est dénommée "cote du fer à cheval" car son tracé suit le même dessin que celui d'un fer à cheval. Je vous souhaite bien du plaisir! Nous avons du pousser les vélos dans ce dédale. Mais une fois encore, c'est magnifique. Quel plaisir!


Le sommet de la cote du Fer à cheval
Mythique

Mais tout à une fin. Arrivé à Madeleine, la physionomie change totalement. La route est coincée entre la falaise et la mer et est totalement plate. On arrive tranquillement à Marsoui... exception faite du vent, qui est terrible. Dans l'autre sens, quel plaisir cela aurait été! 


Un village typique de la Cote-Nord

Avant Marsoui se trouve le village de Mont-Saint-Pierre. Très mignon, d'autant plus qu'il est totalement enclavé entre la mer et les monts. Il y a un chemin de terre qui s'enfonce dans les terres et se rend dans le Parc national de Gaspésie. Ca rallonge, mais si vous avez le temps, ca vaut largement le coup.


Étape 8 : Marsoui - Petit-Matane (113km)

Heureusement pour nous, le vent a commencé à faiblir et nous avons pu rouler davantage. Pas grand chose à signaler sur cette étape. La route est relativement plate même si quelques cotes nous rappellent que l'on est toujours en Gaspésie!


Paysage classique de la Cote-Nord


Étape 9 : Petit-Matane - Sainte-Flavie (70km)

Terrain plat jusqu'à l'arrivée! Nous nous sommes arrêtés à Matane, ville célèbre pour son festival de la crevette. Hélas, c'était la semaine précédente. Nous n'avons pas eu de chance avec les évènements puisque le festival de delta-planes de Mont-Saint-Pierre avait le lieu le lendemain de notre passage! Il serait donc intéressant de cibler une date lors de laquelle ont lieu le plus grand nombre possible d'évènements.


Conclusion

Un tour de Gaspésie ne s'improvise pas. Il faut être très en forme et avoir un bon vélo (encore que... on a bien réussi avec de vieux coucous presque en décomposition!). De toutes mes expériences à vélo, je pense que c'est la plus dure car les cotes sont très sèches et se succèdent à rythme effréné. Il n'y a aucune pente avec pourcentage régulier. Ajoutez à cela le vent, le froid et la pluie (car il pleut souvent) et vous constaterez que réaliser ce genre de voyage n'est pas pour tout le monde. Chapeau à ceux qui l'ont réussi!

jeudi 1 juillet 2010

Armstrong en free Lance

Demi-surprise hier : Lance Armstrong annonce sa deuxième retraite. Sympathique pour tous ceux qui l'ont aidé à battir sa nouvelle équipe Radioshack! Parions que tout comme Discovery Channel, elle ne survivra pas longtemps sans lui. 


Cela fait maintenant près de 2 ans qu'Armstrong a annoncé son retour à la compétition. Le temps de faire un premier bilan. Rappellons que le bon Lance était revenu officiellement pour faire la promotion de la lutte contre le cancer. Il devait donc privilégier des courses plus exotiques plutot que de concentrer sa saison sur le seul Tour de France, comme auparavant. Mission à peine tenue la première année: il a certes participé au Tour Down Under, en Australie et a finalement pris part au Giro (Tour d'Italie). Mais au final, bien peu de courses nouvelles pour Lance en 2009... et une préparation comme d'habitude totalement axée sur le Tour de France.


Les choses allaient-elles être différentes en 2010? Pas du tout! Pire même, Armstrong ne fait pas le Giro et axe totalement sa préparation pour le Tour de France. Les français ne sont-ils pas assez conscientisés? Il est vrai que le Tour a un impact mondial. Mais quand les gens regardent le Tour, pensent-ils à la lutte anti-cancer ou à regarder une course? La saison 2010 n'est cependant pas terminée. Espérons qu'Armstrong, plutôt qu'agir en calculateur dans le Tour tentera de se faire plaisir (ou tout du moins aux spectateurs) en faisant quelques échappées ou rodéos en montagne. Qu'il participera pour la première fois de sa carrière à la Vuelta (Tour d'Espagne). Qu'il essaiera de participer à des courses de fin de saison dans d'autres pays pour faire "avancer la cause". Mais ce ne sont là que des espérances et il est beaucoup plus probable qu'il arrêtera après le Tour. 


Quel bilan alors retirer du retour d'Armstrong? Rien. Du vide. L'homme avait promis de courir différemment pour faire avancer sa cause sur le cancer. On n'a rien vu, ou si peu. Il avait également affirmé qu'il serait suivi d'extrêmement près par des spécialistes du dopage. Il a finalement tout arrêté au bout de quelques mois. Pire, on a suivi effaré ses démêlés avec les inspecteurs de l'AFLD, lui qui aurait du se réjouir d'être suivi de si près. 


Bref, un retour pitoyable, qui n'avait d'autre but que d'essayer de lui faire gagner un huitième Tour de France. Mais Contador, en dépit de toute la pression que le bon Lance lui a mis sur les épaules, était trop fort, tandis qu'Armstrong était devenu un coureur "moyen", ses résultats, surtout en contre la montre, l'attestant, en dépit d'une 3ème place finale au Tour. C'est d'ailleurs sans doute son étrange deuxième place au dernier Tour de Suisse (il a également très mal paru dans le contre la montre) qui l'a décidé à prendre sa décision.


Alors, un nouveau retour serait-il possible? Il en serait capable, mais il ne retrouvera sans doute plus ses jambes de 30 ans. Et oui, car au cyclisme, contrairement à ce que l'on voyait avant les années 1990 (et l'usage massif de l'EPO), c'est dans la trentaine que les coureurs performent le mieux! Fini ce dicton: "Je n'ai plus mes jambes de 20 ans"! N'oublions d'ailleurs pas au sujet du dopage qu'Armstrong est également depuis les révélations de Landis, son ancien coéquipier, sous le coup d'une enquête qui doit lui faire faire quelques cauchemars. Il était donc temps de tirer sa révérence. Tant pis pour les autres, son sponsor et ses coéquipiers, Armstrong est en free Lance!