jeudi 1 juillet 2010

Pierre Focul vous parle de la guerre au Liban

J'ai écrit ce texte en 2006, lors de la guerre d'Israël au Liban. Il était temps de le rendre public!


Pierre Focul est aujourd’hui à Athènes… pour nous parler du Liban.

Bon, je suis en Grèce aujourd’hui. Alors évidemment vous allez me demander : mais qu’est-ce que Pierre Focul, le plus grand chroniqueur de La Poire et de tout le Québec fout en Grèce en ce moment? Ce pays de merde où il fait toujours trop chaud! Mais pour vous parler de la guerre du Liban, gang de maudits pas fins!

Je lui avais dit à André Prout, mon chef : « Beyrouth, le Liban, le Hezbollah, tout ça, ça ne m’intéresse pas! ». Mais il m’avait répondu : « je croyais que tu voulais aller en Grèce pour tes vacances… Grèce, Liban… c’est quasiment la même chose. Même climat en plus! Vas y juste 2 jours et après t’as 15 jours en Grèce! » Il est trop gentil André. Encore un peu et il me proposait un voyage d’une semaine tous frais payés à Bagdad! Mais j’ai préféré refuser : même si je suis Pierre Focul, le fameux chroniqueur de La Poire, je ne vois pas pourquoi j’aurai des passe-droits et que je devrai prendre la place des correspondants de guerre. C’est leur job après tout et ils m’en voudraient surement que je vienne à leur place récolter tous les lauriers (les roquettes aussi, mais ca je leur laisse, y a pas de problème là)!

C’est comme si je bossais à la SRC et qu’on envoyait Patrice L’Écuyer à la place de Raymond Saint-Pierre! Le pauvre Raymond, quelle tête il ferait! Déjà que ça n’a pas l’air d’aller fort. Si vous regardez bien le Téléjournal de la SRC de 22 heures, vous verrez que Raymond réussit à répondre aux questions du lecteur de nouvelles (ah sacré Bernard Derome) en plein après-midi! Alors que c’est impossible puisque compte-tenu du décallage horaire il doit être environ 6h du matin à Beyrouth! Ah y a pas à dire, il a la classe le Raymond! Quand je pense que vous n’aviez rien remarqué! Il faut vraiment tout vous expliquer. Heureusement que je suis gentil de le faire…

Ce qui est drôle avec Raymond, c’est que chaque fois que je le vois, je pense « squatters ». Ça n’a rien à voir vous me direz mais pourtant! Rappellez-vous de l’époque ou le brave Raymond présentait « Montréal ce soir », le 18h de la SRC il doit y avoir environ 5 ans. Raymond et son équipe, sans doute à court de nouvelles intéressantes (pas de Tour de France, ni de coupe du monde ou de jeux olympiques) ont passé plus de 3 semaines devant un bloc de la rue Rachel occupé illégalement par une dizaine de jeunes. Je ne sais pas pourquoi, mais cette « nouvelle » a fait la une de l’actualité pendant plus de 20 jours et Raymond restait planté là, inlassablement, à nous raconter ce qui s’était passé aujourd’hui dans le squatt : « Et bien aujourd’hui, 2 squatteurs sont allés au dépanneur acheter du lait et des toasts. Sans doute que les squatteurs manquent de provision pour le déjeuner ». Ou encore : « aujourd’hui, nous avons pu rentrer dans le squatt. Les jeunes nous ont autorisé à filmer la cuisine. Alors voilà : c’est là qu’ils mangent… ». Le tout alors que la police de Montréal cernait l’endroit. Il n’y a pas à dire, le squatt de la rue Rachel était devenue l’adresse en vogue à Montréal.

Alors après quand je vois Raymond à la Nouvelle-Orléans ou à Beyrouth, j’ai un petit sourire aux lèvres, évidemment. Malgré la gravité du sujet. Mais de toute façon Raymond ne nous parle pas vraiment du sujet mais des gens : « Ici à Beyrouth la population attend la fin des combats pour espèrer pouvoir revivre comme avant. Cette femme a pu acheter deux pains et un peu de riz pour son mari et ses trois enfants ».

Enfin, tout ça pour dire que je ne voudrai pas voler la vedette à des gens qui comme Raymond font bien leur boulot. Bon, vous me direz, peut-être que certains journalistes sportifs aimeraient eux aussi couvrir le Tour de France ou la coupe du monde, surtout que comme je le disais dans l’une de mes chroniques précédentes, je n’y connais rien en soccer! Mais là c’est différent! Je pense qu’il est indispensable dans ces cas là que le meilleur écrivain québécois se déplace. Même s’il avoue détester l’Alpe d’Huez pour le Tour de France et ne connaître que l’Italie en soccer. De toute façon, mes chroniques sont beaucoup plus profondes que ça : l’intéressant dans tous ces évènements, ce n’est pas l’évènement en lui-même. C’est bien ce qu’a compris Raymond. Non l’important, c’est de rencontrer les gens qui vivent l’évènement. Rencontrer des italiens dans un bar le soir d’une victoire, ça c’est intéressant! Ou bien les allemands qui vivent près des stades et qui en ont rien foutre du soccer. Par contre assister aux matchs, je veux dire à ces matchs de merde!! Pouah! Aucun intérêt.

Ce qui est drôle quand je relis mes chroniques des coupes du monde précédentes, c’est que j’arrive même pas à comprendre ce que j’ai bien pu vouloir dire! Mais vous continuez à en redemander! Décidément, vous êtes des ânes! Heureusement que je suis là quand même! Ah, au fait, pourquoi est-ce que finalement je vous parle depuis Athènes au lieu de Beyrouth? Ben là, j’ai plus le temps, alors je vous le dirai lors de ma prochaine chronique! Là faut qu’j’aille regarder les nouvelles à la télé… pour pouvoir justement vous parler du Liban la prochaine fois, enfin peut-être! Vraiment, il faut tout vous expliquer…

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