vendredi 29 octobre 2010

Corruption : le festival continue

Un livre vient de sortir au Québec: Mafia Inc. Il dénonce la corruption qui touche Montréal. Cela vient pourtant s'ajouter à maintenant des dizaines d'affaires qui ne font que s'accumuler.

En France, il y a bien sur l'affaire Bettancourt. Et bien d'autres, qui ne font bien sur que s'accumuler également.

Concernant la crise financière, le documentaire Inside Job fait froid dans le dos. On voit comment le copinage et la pression de Wall Street l'emportent sur toute autre considération.

Dans le sport, même chose. On sait que ce milieu est totalement pourri. On a encore une belle preuve avec cet article: http://www.eurosport.fr/euro-visions_blog152/milan-juve-corruption-en-aperitivo_post1520111/blogpostfull.shtml

Rendu là, on se demande ce qu'il faut faire. La seule solution serait vraisemblablement de virer tous les gens actuellement au pouvoir et de les remplacer par des hommes neufs. Peut-être seraient-ils "moins compétents", mais on n'a plus le choix.

lundi 18 octobre 2010

Après les JO, la Coupe du monde!

On le sait tous depuis quelques années, le Comité Olympique est un repaire de corrompus. Rappelez-vous ces affaires de corruption des membres afin qu'ils votent en faveur de la candidature d'une ville plutôt que d'une autre. Au mépris des points forts et des points faibles des dossiers présentés. Depuis cette époque, je boycotte les Jeux Olymoiques. Et plus encore depuis qu'ils ont été organisés à Pékin, la patrie des droits de l'homme! La Chine représente actuellement l’exact opposé des valeurs olympiques mais cela ne choque visiblement personne!

L'autre plus grand évènement mondial avec les Jeux Olympiques est la Coupe du monde de football. Certes, on sait que le milieu du football est totalement corrompu. On se rappelle tous de l'affaire OM-VA (l'Olympique de Marseille avait payé des joueurs de Valenciennes afin de s'assurer la victoire et devenir champion de France de football). Mais aussi des arbitres corrompus en Allemagne (l'un d'entre eux a clairement avoué qu'il a avait sifflé des pénaltys indus en échange d'espèces sonnantes et trébuchantes). Du choix des arbitres en Italie (qui a notamment valu à la Juventus de Turin d'être reléguée en série B). Un auteur canadien avait également révélé que de nombreux matchs de Coupe du monde étaient arrangés en raison des importants paris sportifs. Et j'en oublie bien sur beaucoup.

Cependant, on croyait jusque là que le dossier des pays candidats était l'unique élément qui permettait aux officiels de la FIFA de voter en connaissance de cause pour le meilleur candidat. Mais c'était bien sur être bien optimiste et naïf. Comme le révèle cet article, la FIFA n'échappe pas à la corruption:
La Fédération internationale de football (Fifa) a ouvert une enquête dimanche après un article du Sunday Times affirmant que des officiels de cette instance ont demandé des sommes d'argent en échange de leur vote pour un des pays candidats à l'organisation du Mondial-2018.
Ajoutez à cela le dopage (par exemple le scandale qui avait dévoilé que les joueurs de la Juventus, encore elle, se dopaient), et la confiance dans le sport en général est au niveau zéro. Toutes mes félicitations aux instances dirigeantes!

jeudi 30 septembre 2010

Et revoilà l'Espagne!

Et en beauté! Il faut désormais quasiment une calculette pour dénombrer l'ensemble des coureurs cyclistes espagnols rattrapés par la patrouille au cours des derniers jours! Comme je le disais ici-même il y a quelques semaines, tout cela n'a rien de surprenant. Tout le monde sait que les autorités espagnoles protègent leurs sportifs et ce qui devait arriver... arrive: les scandales se multiplient.

Mais il est vrai qu'il fallait bien ca pour à la fois remporter la Coupe du monde de football, la Champions League, le Tour de France, la Vuelta, Roland-Garros, Wimbledon, Flushing-Meadows, des titres de champion du monde de Formule 1 et j'en passe!

Hélas pour le cyclisme, ce ne sont une nouvelle fois que des coureurs qui se font prendre. La faute au fait que c'est dans ce sport que les contrôles sont les plus sérieux (bien que ceux-ci soient menés de façon très suspecte par l'UCI). Du coup, le cyclisme conserve plus que jamais son image de sport de dopés. Alors que les autres ne sont certainement pas plus propres.

Enfin, je ne pouvais finir sans citer cette conclusion de Sport24.com (qui est le premier à se féliciter du jeu chatoyant de l'équipe d'Espagne, du magnifique coup de pédale de Contador et de l'insolente domination des coureurs ibériques): "En tout cas, après Valverde, suspendu deux ans suite à son implication dans l’affaire Puerto, et maintenant Contador suivi par Mosquera, le cyclisme espagnol est au plus mal. Et n’en finit plus de décevoir…"

Tout cela rappelle évidemment les propos de Gérard Holtz, qui saluait l'esprit offensif du "Cobra" (Ricco) avant d'hurler sa peine lorsqu'il apprit le lendemain (!) qu'il s'était dopé à l'EPO! Si un jour l'affaire Puerto (grand scandale du dopage en Espagne qui impliquait de très grands sportifs, dont des joueurs du FC Barcelone et du Real Madrid, ainsi que... Contador) arrive à son terme, je me demande quels termes les médias utiliseront pour parler des "succès" de l'équipe d'Espagne de football. Ce sera bien intéressant à analyser. Mais nul doute que l'on aura droit aux mêmes propos bidons: "quelle déception"! Tout cela représente bien la faillite de l'UCI et des médias. Et pourtant, rien ne changera.

Et pendant ce temps, les coureurs français, sans doute les athlètes les plus contrôlés au monde, ne réussissent pas à pointer parmi les 20 premiers du classement général du Tour de France. Quelle déception!

dimanche 12 septembre 2010

Grand-prix cycliste de Montréal : victoire de Gesink, Hesjedal 3ème!

Beau final dans le Grand-prix cycliste de Montréal qui voit Gesink, 3ème à Québec, l'emporter. Voeckler, vainqueur trois jours plus tôt à Québec, n'a pas pesé dans une course réservée aux hommes forts.

Hesjedal, notre favori canadien, termine cette fois-ci sur le podium. Peut-être aurait-il fait mieux si une fois de plus il avait mieux couru. Mais devant son public, le natif de Victoria, en Colombie britannique, n'a pu s'empêcher d'attaquer dans le Mont-Royal, la grosse côte qui émaillait le parcours, à 3 tours de la fin. Il n'a pas pu faire la différence et tout le monde a pris sa roue. Il y a laissé de précieuses forces, des forces qui auraient pu lui être très utiles lorsque Gesink a attaqué dans le dernier tour dans le Mont-Royal. Sans cette inutile débauche d'énergie peut-être aurait-il été capable de le suivre et de lui disputer la victoire...

Pour le reste, le scénario était convenu d'avance, l'épreuve se résumant à une course par élimination. En effet, la répétition des efforts dans la montée Camilien Houde, qui était escaladée à 16 reprises (!), a opéré une sélection naturelle qui n'a pas forcé les favoris à se montrer avant  le dernier tour (hormis l'attaque de Hesjedal). La course a finalement ressemblé comme deux goutes d'eau à la défunte Coupe du monde féminine. Dommage d'ailleurs que cette épreuve ait disparu et saluons ici le travail de Daniel Manibal, son promoteur. Celui-ci avait rajouté du plat pour favoriser des échappées. On constate qu'il en faudrait davantage dans l'épreuve masculine afin de rendre l'issue plus incertaine et que le plus fort dans le Mont-Royal ne soit pas forcément le vainqueur. Ce afin que la course soit plus indécise et que les favoris soient forcés de se découvrir davantage. Car actuellement, la stratégie des favoris est simple : attendre le dernier tour et attaquer dans le Mont-Royal. Une stratégie qui malheureusement ne fait pas les affaires des spectateurs.

Concernant l'état de la route, mes craintes se sont confirmées. Si l'essentiel du parcours avait été refait et que l'état de la route était globalement excellent, il n'en restait pas moins que le Mont-Royal lui-même était dans un état très limite. Celui-ci était strié de fissures et de craques, et il y avait plusieurs trous. Certes sur les côtés. Mais quand on sait que le peloton prend toute la route et que les coureurs se dépassent par les côtés à haute vitesse en prenant des risques importants, le moindre trou, même sur le côté, peut avoir des conséquences catastrophiques. Et ce qui devait arriver arriva, avec la chute spectaculaire d'un coureur, juste après le sommet du Mont-Royal. Celui-ci n'a jamais vu le trou devant lui et a littéralement volé sur le coté. Une chute très spectaculaire. Inadmissible! Comme je le disais j'avais vu les cols bleus de la Ville de Montréal à l'oeuvre le vendredi et leur incompétence (ainsi que leur paresse) sautait aux yeux! De même, les bords de la route du mont semblaient à de nombreux endroits comme balayés par des torrents d'eau. Cela faisait assez pitoyable vu d'hélicoptère. On avait l'impression que la ville avait été balayée par des pluies diluviennes qui avaient arraché une partie de la route!

Pour ce qui est de diffusion télévisuelle, on a pu constater que les motos du "Tour de France" étaient bien sur place, avec de belles prises de vue. Les vues d'hélicoptère de la ville étaient sympathiques et il est dommage qu'il n'y en ait pas eu plus. Cependant, j'ai trouvé les plans sur les coureurs un peu trop rapprochés. Il aurait été agréable de mieux voir autour. On a tout de même pu constater que le public a ainsi répondu présent, ce dont l'on ne peut que se féliciter, étant donné que la météo annonçait de la pluie (cela m'a d'ailleurs incité à rester chez moi, honte à moi!). Laurent Jalabert a une nouvelle fois été sous-utilisé et Garneau s'est de nouveau amusé à mettre de la publicité lors des moments clés, notamment à mi-pente du Mont-Royal. Cependant, contrairement à Québec, il a évité de nous mettre de la pub dans le dernier tour. Le bougre progresse!

Au final, on peut dire qu'il s'est agi d'une très belle course. Tout comme celle de Québec. Saluons ici le travail des organisateurs qui ont montré que l'on pouvait organiser des épreuves cyclistes de niveau international au Québec! Gesink avait l'air ravi de sa victoire et c'est tout un symbole : oui cette fin de semaine cycliste québécoise a été une réussite et cela promet quant à l'avenir de ce sport en Amérique du nord.

vendredi 10 septembre 2010

Retransmission des grands-prix cyclistes de 2010

Je tiens à féliciter Radio-Canada pour sa diffusion sur le web du Grand-prix cycliste de Québec. N'ayant plus le câble, et donc la télé, j'ai pu suivre la course en direct. Un grand merci à la SRC! Je suis moins content d'Évasion, qui a réservé la web-diffusion aux abonnées d'Illico! N'importe quoi!

D'ailleurs on peut mesurer grâce aux différents canaux qui retransmettaient la course sur Internet la popularité du grand-prix. Et hélas, il faut bien avouer que cela n'a intéressé personne en Europe. Sur un site comme Eurosport, on pouvait suivre en direct des matchs de football de deuxième division, des matchs de rugby, l'US Open, et la Vuelta. Mais rien sur Québec... Idem quand on tentait de se rendre sur des sites de streaming. C'est dire qu'avant que le Grand-prix de Québec ne devienne l'égal du Tour des Flandres (dixit Voeckler qui ne devait pas être totalement remis de son effort après l'arrivée), il reste du chemin à parcourir! Mais comme je le disais dans mon post précédant, ce grand-prix est un beau succès et profitons en en attendant Montréal.

Concernant les commentaires, j'ai été plus surpris par Bernard Vallet qui a été plutôt bon. C'est assez rare pour être signalé. Laurent Jalabert (ancien champion français qui a notamment remporté le Tour d'Espagne) qui était sur une moto à l'avant de la course a cependant été très largement sous-utilisé. Ses commentaires étaient pourtant pertinents. Mais on sentait que Garneau et, dans une moindre mesure Bertrand, n'avait pas du tout l'habitude de travailler avec quelqu'un directement dans la course. Tout le mérite revient à Bernard Vallet de lui avoir tendu la perche à plusieurs reprises, ce qui lui a permis de nous faire part de ses impressions. Espérons qu'il sera mieux utilisé lors du Grand-Prix de Montréal car il peut apporter énormément.

Pour sa part Garneau a été fidèle à lui-même : il ne comprend rien, ne connaît rien et met la pub aux moments clés. Un nouveau festival qui va immanquablement se répéter pour le Grand-prix de Montréal! Heureusement, la diffusion Internet de la SRC ne passait pas les pubs! Du coup, les erreurs de Garneau n'avaient plus d'importance. Fantastique! Mais il est tout de même surprenant que la SRC ne mette pas de pub sur Internet... Et encore plus surprenant de constater qu'Évasion mette de la pub dans le dernier tour, c'est tout simplement invraisemblable.

Grand-prix cycliste de Québec : premier bilan

Belle course cycliste cet après-midi à Québec. Devant un public plutôt bien garni sachant que l'épreuve a eu lieu un vendredi, les coureurs ont offert plutôt un bon spectacle. La course s'est cependant véritablement décantée lorsque Hesjedal a attaqué à deux tours de la fin dans la côte de la Montagne. Auparavant une échappée s'en était allée et il ne s'était pas passé grand chose.

Hesjedal, le "local" de l'étape, était favori, puisqu'il avait fini 7ème du Tour et que l'opposition s'annonçait relativement réduite malgré la présence de Sanchez et de Cunego. Et il n'a pas déçu! Quelle puissance! Son attaque a clairement fait la sélection au sein du peloton. Cependant, bien qu'étant certainement le plus fort, Hesjedal n'a pu terminer que 4ème... La faute a une catastrophique gestion de course, qui l'a vu rester en tête et emmener de nombreux coureurs dans sa roue lors des deux derniers tours. Avec un peu plus d'intelligence tactique, Hesjedal aurait terminé facilement sur la plus haute marche du podium. Il a surement beaucoup appris en vue de l'épreuve de Montréal dimanche, dans 2 jours. S'il court mieux, il risque de l'emporter tant il a paru au dessus du lot à Québec.

Inversement, le vainqueur, Voeckler, doit sa victoire a son intelligence tactique. Certainement pas le plus fort, il a su rester dans les roues toute la journée pour attaquer au bon moment, alors que le peloton marquait un temps d'arrêt après avoir repris Hesjedal et ses compagnons d'échappée à 2 km du but! Bien vu de sa part et beau symbole, puisque c'est le champion de France paré de son maillot tricolore qui vient l'emporter dans la capitale du Québec, haut lieu de la francophonie en Amérique. Voeckler nous a régalé tandis que l'on attendant davantage Chavanel. Mais ce dernier pris dans une chute n'a jamais pu revenir aux avants postes. Souhaitons-lui meilleure chance à Montréal.

Montréal, justement, où aura lieu la dernière épreuve ProTour de cette année 2010. Je viens de faire le circuit à vélo. La route globalement est excellente. La Cote-Sainte-Catherine a été totalement refaite. Moi qui me la suis tapée pendant des années avec ses trous à n'en plus finir, ca fait changement! En fait, quasiment tout le parcours a été refait ou est en excellent état. A une exception, et non des moindres: la montée Camilien-Houde. Celle-ci ne va pas fort. On ne peut pas dire que son état soit catastrophique. Mais quand on accueille le peloton mondial, on doit présenter une autre qualité de bitume. Il y a des cracks partout et quelques trous très vicieux. Le bas de la montée ressemble quasiment à un torrent à sec : il y a d'énormes tas de cailloux qui longent la route. Toute la première partie jusqu'au premier replat voit la route quasiment arrachée sur les bords. Là encore, cela ressemble à un torrent à sec. Dommage, car le reste du parcours est magnifique. Je me demande ce qu'en penseront les coureurs. Surtout s'ils sortent du circuit. Car dès que l'on s'en écarte, l'état des routes redevient mauvais voire lamentable.

Lors de mes ascensions j'ai vu des véhicules (3!) de la Ville de Montréal. Les cols bleus en pleine action, comme vous pouvez l'imaginer : ils ne faisaient strictement rien. Il était temps qu'ils s'inquiètent de l'état de la route : la course a lieu dans 2 jours! J'ai repéré un trou rebouché à la va-vite. Ridicule. Ces pauvres types ne se rendent pas compte de ce qu'ils font et de l'image qu'ils donnent de la ville et du pays, c'est pathétique.

jeudi 2 septembre 2010

Épreuve ProTour de Montréal

Je viens de grimper le Mont-Royal. Consternation : la route n'a pas été refaite. Pour des québécois, habitués aux routes trouées de Montréal, rien de bien grave : la route est "simplement" striée de fissures en tous genres. Pas de quoi fouetter un chat!

Sauf que cette fois-ci c'est le peloton mondial qui va venir sur place. Ce sont de grands champions, habitués aux routes nickel d'Europe, qui vont devoir zigzaguer entre les fissures. Pour eux, la qualité du bitume est essentielle. Autant dire qu'il est probable qu'ils seront bien "fâchés" de l'état de la route après avoir fait plus de 7 heures d'avions (plus 7 heures pour rentrer). Je serai eux, je ne reviendrai pas l'an prochain.

Cette inaction de la ville de Montréal me semble donc irresponsable. C'est la crédibilité de l'Amérique du nord qui est en jeu. Pas sur que les vedettes qui feront le déplacement cette année (et il y en aura peu, malheureusement) reviennent les années suivantes vu la qualité de la route. C'est déplorable. Encore une occasion gâchée par Montréal pour être "sur la map".

Le décès de Laurent Fignon : une image du cyclisme des années 1980 nous quitte

Je n'étais pas fan de Fignon. Étant breton, je penchais naturellement pour Bernard Hinault. Puis plus tard pour Lemond, celui-ci paraissant bien sympathique et ayant été de surcroit le grand co-équipier d'Hinault.

Fignon m'a cependant fait découvrir le cyclisme et le Tour de France. Enfin presque. Mes premiers souvenirs remontent à la victoire de Pascal Simon dans le Tour 1983, que Fignon allait remporter. Et c'est cette image du grand blond à lunette avec son bandeau Renault que je conserverai gravé toute ma vie. Cet homme qui semblait avoir tant d'aisance quand les autres souffraient sur leur machine. Pour moi, Fignon c'est la jeunesse insolente. L'insolence dans ses propos peut-être, le bonhomme n'ayant pas sa langue dans sa poche, mais surtout cette insolente facilité. Ce panache extraordinaire. Notamment lors de ce Tour 1984 qui fut son chef d'oeuvre.

Quand je pense à Fignon je pense donc immédiatement au cyclisme des années 1980, ce cyclisme fait de panache, d'offensive, d'étapes de légende. Fignon, c'est donc une certaine idée du cyclisme, un cyclisme malheureusement disparu. Le dernier vainqueur du Tour qui m'ait fait rêver est Greg Lemond. Avant lui il y avait eu Roche, Hinault et Fignon (je n'ai jamais été un grand fan de Delgado). Tous ont marqué la légende du Tour. Roche lorsqu'il s'effondre à la fin d'une étape de montagne, épuisé après avoir limité au maximum l'écart sur Delgado dans le Tour 1987. Lemond lorsqu'il remporte le Tour pour 8 secondes... face à Fignon (1989). Hinault pour ses offensives, parfois (souvent) suicidaires (1984, 1985 et 1986). Fignon pour son Tour 1984 et son panache. Et il y a tellement d'autres moments exceptionnels que ces coureurs nous ont fait vivre...

Depuis cette époque, où chaque Tour quasiment en était un de légende, a succédé à partir de 1991 des Tours d'une platitude consternante. Indurain s'est contenté de remporter les contre-la-montre pour gagner 5 tours consécutivement. Armstrong n'a jamais attaqué avant la dernière ascension en 7 victoires. Idem pour Contador. Bref, le cyclisme aujourd'hui est devenu ennuyeux car les leaders ne se dévoilent presque plus. Tout est calculé. Les oreillettes finissent le travail.

Il est aussi intéressant de noter que ces courses soporifiques coïncident exactement avec l'arrivée de l'EPO dans le peloton. Thomas Davy, ancien équipier d'Indurain et convaincu de dopage à l'EPO, a eu beau clamer qu'il ne "faisait pas toutes les chambres", le doute concernant les victoires du champion espagnol est très vivace. Et que dire d'Armstrong? En fait, il semble que le dopage sanguin tue la course. Les coureurs n'ont plus de jour sans et grimpent les cols comme des robots. C'est laid, ridicule et terriblement ennuyeux à regarder. On se demande vraiment ce qu'attendent les autorités pour prendre les mesures qui s'imposent.

Bref, avec la mort de Laurent Fignon, c'est un cyclisme empreint de panache et offensif qui disparaît un peu plus. Fignon a au moins eu l'honnêteté de reconnaître qu'il s'était dopé. Hinault devrait en faire autant.

lundi 30 août 2010

L'arbitre de la finale de la coupe du monde se repent

L'arbitre de la dernière coupe du monde de football vient de reconnaître qu'il aurait du donner un carton rouge à De Jong pour son coup de Kung-fu. Je pense comme lui. Des gens qui font de tels gestes n'ont pas leur place sur un terrain de foot.

Kung-Fu Pays-bas!


A la décharge de l'arbitre, il faut dépasser l'arrêt sur image car le "coup" ne dure qu'un instant et est finalement "discret". Mais cette photo montre à quel point les néerlandais ont pourri cette finale. Dommage car comme ils l'avaient montré précédemment, ils avaient bien d'autres arguments.

L'actualité cycliste de septembre

Le mois de septembre nous réserve quelques épreuves intéressantes. Notamment 2 épreuves du ProTour, les Grand-prix cyclistes de Québec et de Montréal, respectivement les 10 et 12 septembre 2010.


Quelques mots sur le ProTour

Il s'agit là des deux seules courses avec le Tour Down-Under a être inscrite au ProTour. Ce qui est étonnant quand on connait le désir de l'UCI d'internationnaliser le cyclisme et de l'ouvrir à d'autres marchés que l'Europe. De toutes façons, on pourrait beaucoup dire sur le ProTour, à commencer par le fait du choix de la sélection des épreuves puisque les courses les plus prestigieuses n'y figurent pas (Milan San-Remo, Liège-Bastogne-Liège, Paris-Roubaix, Tour de Lombardie, sans parler des grands tours comme le Tour de France).


Grand-prix cyclistes Pro-tour au Québec

Je connais mal Québec donc je ne m'étendrai pas sur cette course. Je noterai cependant que l'horaire n'est pas à son avantage: une course le vendredi, je me demande combien de gens vont regarder cela sachant que l'intérêt pour ce sport est tout de même limité en Amérique du nord. Mais ne cachons pas notre joie, deux courses d'un tel niveau dans le seul Québec, c'est exceptionnel. Surtout quand on pense que ce sont les seules en Amérique du nord. Ce qui est d'ailleurs dommage, car le vrai marché est les États-Unis. Une course à Boston ou New-York aurait accordé une visibilité exceptionnelle à ce sport. L'année prochaine peut-être!


Grand-prix cycliste de Montréal

Le tracé à Québec semble toutefois assez difficile et une sélection devrait s'opérer. Mais que dire du parcours à Montréal? En plus du classique Mont-Royal, les organisateurs ont ajouté la côte de Polytechnique. Du coup, le circuit se résume à une étape de côtes. Et je m'interroge. Trop de montagne ne risque-t-il pas de tuer la course? Les leaders n'auront qu'à attendre que leurs équipers fassent le travail et à attaquer dans le dernier tour. C'était déjà ce qui se passait lors de la Coupe du monde féminine, toute la course se faisant au train avant l'emballement final. Il est d'ailleurs dommage que cette compétition ait disparu. On peut craindre un scénario identique avec les hommes. Encore que ceux-ci sont généralement plus offensifs que les femmes.


L'état du circuit

Ce sera donc une course à suivre. En espérant que la route ait été refaite totalement. Ca fait un petit moment que je n'ai plus grimpé le Mont-Royal mais si la route est dans le même état que lors de ma dernière ascencion, ca promet. Je ne peux pas imaginer que la route n'ait pas été refaite tant il y a de trous et de plis. Quand je vois comment les organisateurs du Tour de France font les difficiles, je ne peux pas croire que la route ne soit refaite. De toutes façons, l'avenir du Grand-prix ce joue là-dessus. Une route de mauvaise qualité et la plupart des coureurs ne reviendront pas, c'est certain.


La Vuelta

Bref, on a hâte! Et on espère que cela aura un impact positif sur le cyclisme en Amérique du nord. Je n'aime pas Armstrong mais il est dommage qu'il ne participe pas, cela aurait donné beaucoup d'intérêt à l'évènement auprès des médias et donc du grand public, qui ne connaît quasiment que lui. En attendant, la Vuelta a débuté. Le prologue, un contre-la-montre par équipe a semble-t-il été un succès. Pour le moment, la parole est donnée aux sprinters. Mais il paraît qu'il y a des innovations très intéressantes (notamment le maillot de leader n'est plus jaune mais rouge, c'est dire si on innove en Espagne! :-) ). En tout cas c'est à suivre, avec les championnats du monde derrière.


"L'affaire Armstrong"

Pendant ce temps, on n'a toujours pas de nouvelles des avancements de l'enquête sur Lance Armstrong, qui rappelons-le est mis en cause pour dopage par son ancien coéquipier Floyd Landis. Une affaire toujours à suivre.

vendredi 6 août 2010

L'affaire Armstrong

Suivez-vous les suites de l'enquête menée par la justice américaine sur Lance Armstrong à la suite des propos de Floyd Landis? Son ancien coéquipier chez US Postal a en effet révélé peu avant le tour que Lance se dopait. Le New-York Times défraie la chronique en dévoilant le témoignage (anonyme) d'un autre de ses anciens coéquipiers qui vient corroborer les propos de Landis. L'Amérique et le monde découvrent soudainement que "le miraculé" avait surement fait usage de produits dopants pour gagner ses 7 Tours de France.

Il s'agit pourtant d'un non-évènement et je serai donc très bref. Surtout que le moment clé sera la conclusion de l'enquête, et non quelques révélations obtenues à droite ou à gauche. En effet, tous ceux qui ont des yeux et des oreilles, et surtout qui s'en servent, savent depuis des années qu'Armstrong était dopé lors de sa première victoire sur le Tour. Qu'il a bénéficié de la complaisance de l'UCI pour étouffer un contrôle positif à la testostérone grâce à une ordonnance anti-datée. Et qu'il a ensuite échoué à 7 tests anti-dopage par la suite. Ceux-ci avaient dévoilé que l'américain avaient fait usage... d'EPO. Que la valadité de ses tests aient été remise en cause uniquement pour des raisons juridiques (les tests devaient rester anonymes) ne change rien à l'affaire.

Bref, tout le monde savait. Pourtant tout le monde faisait comme si de rien n'était, Nicolas Sarkozy en premier, qui s'affichait encore en présence du texan quelques jours avant l'arrivée de ce Tour 2010 alors que la justice américaine avançait déjà à grands pas. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Mais si cette affaire permet de démasquer un tricheur et de rendre le cyclisme plus propre, on ne s'en plaindra pas.

Tour de France 2010 : le bilan

Plusieurs types de bilan peuvent être retirés de ce Tour 2010. Un bilan comptable tout d’abord. Ainsi, ASO, la société qui organise l’évènement, aurait gagné plus de 30 millions d’euros. Le Tour est extrêmement profitable… et encore plus quand aucune affaire de dopage ne vient jouer les trouble-fêtes. Et c’est là finalement le principal bilan de ce Tour : en 2010, aucune affaire de dopage n’est venue entacher l’épreuve. Cela faisait longtemps et on devrait s’en féliciter : ça y est, les coureurs ont enfin compris que tricher ne payait pas!


A l’eau claire?

Pourtant, il faudrait être bien naïf pour croire que le dopage a disparu du peloton. Et que Schleck et Contador roulent à « l’eau claire ». Tout d’abord, rappelons que tout a été fait pour que les contrôles anti-dopage soient négatifs. Ainsi, c’est l’UCI qui a effectué les contrôles et il est de notoriété publique que les agents de l’UCI (Union cycliste internationale) sont beaucoup moins pointilleux que ceux de l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage). On a ainsi pu assister en toute quiétude au duel Contador/Schleck. Ah! qu’ils étaient beau à s’envoler ainsi dans la montagne, donnant l’impression que la route ne montait pas tandis que leurs concurrents trainaient des caravanes. Elle n’était pas belle cette image d’Andy parlant tranquillement avec Alberto dans le Tourmalet, dans des portions à plus de 9%, leurs plus proches concurrents étant à deux minutes, et même pas essoufflés à l’arrivée?


Duels

D’ailleurs ce duel m’a fait penser à d’autres : celui par exemple entre Contador et « Chicken », surnom donné à Rasmussen, qui avait vu ce dernier devoir abandonner tant les soupçons de dopage pesant sur sa personne étaient forts. En effet, Chicken avait menti sur le lieu où il se trouvait avant le Tour afin d’échapper aux contrôles et pouvoir effectuer sa « préparation » tranquillement. Cette infraction aurait dû l’empêcher de prendre part à la course et ce n’est finalement que parce qu’il paraissait trop facile en montagne que l’on s’est montré plus pointilleux!
Autre grand duel du même genre : celui entre Ulrich et Virenque, dans le Tour 1997… l’année précédant l’affaire Festina. Ça promet avec Contador et Schleck! Rappelons que le bon Alberto était cité dans l’affaire Puerto. Et que Schleck est à bonne école avec Riis comme directeur sportif qui a avoué s’être dopé alors que je me rappelle encore de cette scène surréaliste dans le Vélo-club de Gérard Holtz où tous les coureurs de Deutsche Telekom avaient juré qu’ils ne se dopaient pas!


Corruption

Mais revenons au duel Ulrich – Virenque. On sait maintenant que ces coureurs carburaient à l’EPO, aux hormones de croissance et autres joyeusetés. Dans la dernière étape de haute montagne de ce tour 1997, les deux se livrent à un véritable mano à mano. Virenque attaque, Ulrich répond. Ulrich attaque, Virenque répond. Finalement, tout comme Contador et Schleck, les deux hommes « comprennent » qu’ils ont intérêt à collaborer. On ne les voit pas se parler mais Virenque fait toute l’ascension en tête. Au sommet, Ulrich ne sprinte pas, tout comme Contador dans le Tourmalet, et laisse la victoire à son dauphin. Dans les 2 cas, les 2 maillots jaunes diront : « C’est normal compte tenu du travail effectué par Virenque/Schleck ». Sauf que… Dans le cas du duel Virenque/Ulrich, on sait désormais que Virenque avait « acheté » la victoire. La preuve? Durant la montée, on voit à un moment Ulrich qui fait devant la caméra un geste très caractéristique avec la main de celui qui compte des billets de banque. Quelle erreur de débutant! Lors du grand déballage qui suivra l’affaire Festina, on apprendra que Virenque avait offert 100 000F (environ 15 000 euros) à Ulrich pour qu’il le laisse gagner! Quelques jours plus tard, alors qu’Ulrich finissait mal le tour, Virenque demande à Pantani de rouler pour creuser l’écart sur le groupe Ulrich, distancé à près de 3 minutes! Mais Pantani n’en fera rien. Plus tard, l’ancien directeur sportif de Virenque aura cette remarque : « on ne propose pas 5000F à Pantani pour rouler! » Effectivement… Voilà qui était bien radin alors que le Tour se jouait là et que le même Virenque mettait 100 000F dans la balance quelques jours plus tôt pour une simple victoire d’étape!


Le duel Schleck/Contador

Tout cela ressemble encore étrangement à ce que nous venons de vivre avec le duel Contador/Schleck : ce dernier a fait toute l’ascension pour finalement l’emporter, Contador, royal, lui laissant la victoire! Espérons que l’avenir ne nous donnera pas raison mais les accolades et les sourires de Schleck à l’arrivée rendent la chose encore plus suspecte... Au final, ce dernier perd le Tour pour 39 secondes. Ce qui pourrait laisser croire que le Tour a été passionnant. Hélas non. Il y a eu du suspense mais les deux hommes se sont tellement marqués qu’il n’y a finalement pas eu de course. Rien à voir avec le duel Fignon/Lemond de 1989, alors qu’ils s’échangeaient le maillot jaune quasiment tous les jours. Certains noteront que Contador a sans doute gagné le Tour sur le saut de chaîne de Schleck, alors que celui-ci avait enfin réussi à semer le bon Alberto! Ce dernier ne l’a pas attendu et au contraire a semblé accélérer, ce qui allait lui valoir d’ailleurs quelques sifflets… Au final, Schleck avait perdu plus de 30 secondes dans l’histoire et la précieuse tunique jaune. La question était alors : doit-on attendre un adversaire victime d’un ennui mécanique?


Un Tour « éthique »

Cette question s’inscrit dans un contexte plus général puisque le Tour 2010 à été marqué par son aspect « éthique » comme le dit si bien Bernard Vallet, le consultant du Canal Évasion (station québécoise) et ancien coéquipier de Bernard Hinault. Celui-ci est d’ailleurs bien placé pour parler d’éthique puisqu’il a boycotté en son temps un contrôle anti-dopage, ce qui dans les faits revient à un contrôle positif… On a ainsi découvert que le peloton pouvait s’arrêter un jour pour attendre des leaders qui étaient tombés puis faire complètement l’inverse dès le lendemain, comme si de rien n’était! Le bon Bernard se chargeant de nous expliquer tout ça : c’est à tout un cours d’« éthique » qu’ont eu le droit les « téléspectateurs » du Canal Évasion! Ceux-ci ont d’ailleurs profité plus généralement de sacrés commentaires! J’ai déjà écrit quelques billets à ce sujet et je ne m’étendrai donc pas à nouveau là-dessus. Mais je note simplement qu’il est surprenant de constater que Richard Garneau ne semble pas connaitre pas le mot « dopage ». Je pense qu’il n’a pas prononcé ce mot une seule fois en 3 semaines de course (mais a-t-il seulement réalisé qu’il s’agissait d’une course?). Pour sa part, Bernard Vallet l’a tout simplement banni de son vocabulaire, préférant parler à chaque fois du « magnifique spectacle que nous offrent les coureurs ». 


Un parcours qui favorise le spectacle : enfin!

On pourrait aussi toucher deux mots du parcours. Pour une fois, les organisateurs ont réalisé un parcours intéressant, avec 2 étapes dites de plat qui ont offert du spectacle, celle de Spa et celle des pavés. Certes, il y a eu des chutes, mais c’est le cyclisme. Si certains ont peur de tomber, qu’ils changent de sport! Quand on voit ce succès, on se demande pourquoi le Tour continue de proposer tant d’étapes de plat insipides… On dit que c’est important pour les équipes de sprinters. Mais généralement, seul un sprinter ou deux remportent toutes les étapes. Et c’est justement ce qui est arrivé cette année. Alors, pourquoi les tracés sont-ils si conservateurs? Pourquoi le Tour ne veut-il pas favoriser les étapes de mouvement? Il faudrait rendre plus dures les étapes de plaine (et ce serait facile en arrêtant d’éviter systématiquement les côtes et en prenant des routes plus sinueuses) et moins dures celles de montagne. Les coureurs seraient obligés de se découvrir pour l’emporter au lieu d’attendre les 3 derniers kilomètres d’une étape de montagne… Enfin, déjà il y a moins de contre-la-montre qu’à une époque (notamment celle d’Indurain), c’est déjà ça. Mais on pourrait faire vraiment mieux. On pourrait même tenter de rendre le Tour « multi-cycles ». Aujourd’hui, le vélo de route n’est plus le seul style de vélo pratiqué par les gens. Pourquoi ne pas faire quelques étapes pour VTT? Ne serait-ce pas quelque chose d’extraordinaire? 


Des étapes trop faciles?

Finalement, cette année la plus belle étape (et la plus importante) n'a pas été une étape de montagne mais... celle des pavés. Et si elle n'avait pas été neutralisée, l'étape de Spa aurait pu devenir une étape de légende. Les autres étapes ont été navrantes. Je lis ici et là que les ascensions n'étaient pas assez dures mais je ne suis pas d'accord avec ces affirmations. Schleck et Contador avaient un niveau très proche et ils n'ont pas pu réaliser de grands écarts entre eux, c'est tout. Quand ils ont arrêté de jouer au chat et à la souris et de se marquer, ils ont facilement relégué TOUS leurs autres concurrents à plusieurs minutes. Le Tour je pense avait donc un niveau de difficulté idéal. Mais il n'y a rien à faire quand les coureurs décident de ne pas faire la course. En fait, justement, comme je le disais plus haut, il faudrait plus d'étapes de plat avec des parcours casse-pattes. Voire pourquoi quelques circuits. Je me rappelle d'un circuit réalisé sur la Vuelta en 1995 à Barcelone et remporté par Jalabert. Ce fut tout un spectacle! Mais là encore, avec les dirigeants actuels, il y a peu à espérer. 


Le problème des dirigeants

Je viens d'apprendre que France-Football, dirigé par Amaury, le groupe qui possède la Société du Tour de France, vient de laisser aller le Ballon d'Or à la FIFA (contre de l'argent manifestement...). Du délire! En voyant cela, on comprend que l'on a affaire à des dirigeants d'un niveau lamentable. Si le Tour s'en sort durant la direction de madame Amaury, ce sera quasiment un miracle. Cette dame ne prend que des mauvaises décisions. Elle se sépare de son directeur du Tour, qui était clairement contre le dopage, et opère ensuite un rapprochement avec l'UCI, dont tout le monde sait que son patron, Pat McQuaid, fait tout pour enterrer les affaires de dopage. Qui deviennent de véritables bombes à retardement, comme le cas Armstrong.


Armstrong : le Tour de trop

Justement, en parlant de Lance Armstrong, comment conclure sans revenir sur son dernier tour? Ce dernier quitte la grande boucle par la très très petite porte. Ses résultats cette année n’étaient pas bons et on s’interrogeait sur sa vraie valeur. L’annonce de sa retraite après le Tour était un signe. Mais le voir à ce niveau est tout de même surprenant. Encore troisième l’an passé, certes en profitant de différentes circonstances de course, il ne figure même pas parmi les 20 premiers en 2010. On peut donc légitimement s’interroger sur son retour. Son pari est un échec et comme je le disais dans un billet précédant, a-t-il fait avancer la cause du cancer? Sans doute que non, ou si peu. Par contre son retour a donné des idées a des coureurs au passé sulfureux, comme Basso ou Vinokourov, qu’on aurait préféré oublier, même si nos commentateurs se sont à nouveau enthousiasmé des exploits du Vino. Jusqu’à son prochain contrôle positif? Je me rappelle encore de l’indignation de Gerard Holtz après l’annonce du contrôle positif du « Cobra », Ricardo Ricco, coureur qu’il encensait la veille! Et le bon Gérard continue aujourd’hui comme si de rien n’était! Les journalistes n’apprennent vraiment rien, c’est à peine croyable! Et quel signal incroyable ce retour d’Armstrong a pu donner aux dopés! Rappelons que l’américain a été testé positif à la testostérone sur le Tour 1999 et que c’est grâce à une ordonnance antidatée qu’il s’en est sorti! Qu’il a aussi échoué à sept (7!) contrôles, toujours sur ce même Tour de France une fois que les teste permettant de déceler l’EPO eurent été au point! Et que son discours sur le dopage est pitoyable.


Un bien triste spectacle

Bref, ce Tour de France a donc selon moi offert un bien triste spectacle qui n’augure rien de bon pour la suite. Les instances dirigeantes continuent d’essayer d’étouffer les scandales plutôt que de crever l’abcès. On accepte des coureurs dont on ne se fait aucun doute sur la moralité tout en réduisant à néant les contrôles anti-dopage. On a pourtant vu que cette stratégie d’enterrer les affaires de dopage était un échec depuis 12 ans. Combien d’affaires Festina leur faudra-t-il pour qu’ils comprennent que l’avenir du cyclisme est de devenir un sport propre ou de mourir? Mais ces gens sont tellement corrompus et coincés dans le cour terme qu’il n’y a rien à espérer. Quand on voit le nombre de directeurs sportifs qui ont été contrôlés positifs au cours de leur carrière, on comprend que le combat est perdu d’avance. Si l’UCI était sérieuse, aucun coureur convaincu de dopage ne devrait pouvoir diriger une équipe. Et les sanctions devraient être beaucoup plus lourdes. Au niveau où l’on est rendu, une équipe qui voit un de ses coureurs échouer à un test anti-dopage devrait automatiquement être interdite de compétition pendant 2 ans. Cela fera réfléchir beaucoup de gens car ce ne sera plus seulement avec des conséquences individuelles que devront vivre les coureurs. En trichant, ils mettraient en jeu la vie de plusieurs dizaines de personnes. Mais que ces derniers se rassurent, une telle mesure ne sera évidemment jamais mise en place. Et les tricheurs pourront continuer encore longtemps à faire la fête.

Le dopage a donc de très beaux jours devant lui (et pas seulement dans le cyclisme, loin s’en faut). Par contre, le cyclisme n’a plus aucune crédibilité. Mais finalement, est-ce si important quand on voit l’engouement populaire malgré ce sulfureux contexte ? Le Tour a beau être organisé par des tricheurs patentés, les gens sont toujours plus nombreux au bord des routes et derrière leurs télés. Et le pire, c’est que j’en fais partie…

mercredi 14 juillet 2010

Iniesta l'herbivore

Polémique sur l'arbitrage de la finale de la Coupe du monde! L'arbitre anglais de la finale est très critiqué pour sa performance. Les hollandais lui reprochent d'avoir favorisé les espagnols. Le but d'Iniesta serait entaché d'une position de hors-jeu au départ de l'action. Voici une vidéo du fameux but.

Je pense pour ma part qu'il n'y a pas hors-jeu sur ce but. Les hollandais rétorquent l'inverse en parlant de la passe précédente. Mais au pire Iniesta est sur la même ligne que le dernier défenseur. Le but est donc valable. S'il y avait bien quelque chose à reprocher à Iniesta, c'est bien sa capacité à tenir debout. Il tombe tout le temps, à croire qu'il a tellement faim qu'il se précipite sur le gazon. Une sorte d'herbivore? Après la finale, je n'avais plus aucun doute à ce sujet. Je serai entraîneur ou le président de Barcelone, je m'inquièterai, ce type de risquer à tout moment n'importe où, il pourrait se faire très mal. Ce qui explique peut-être les blessures qui entachées sa saison?

Pour le reste, l'arbitrage m'a semblé correct. Les hollandais ont été de vrais bouchers et j'aurai été l'arbitre j'aurai exclu De Jong très tôt pour son coup de karaté. Un geste pareil est totalement inadmissible. Et après les hollandais se plaignent de l'arbitrage, elle est bien bonne!

Enfin, comme cette coupe du monde est marquée sous le signe des "erreurs d'arbitrage" (mais c'est comme ca depuis toujours), évidemment tout le monde appelle au recours à la vidéo. Mais il y a mieux que la vidéo: mettre des puces sur le ballon et les joueurs. Ainsi, les hors-jeux et le franchissement de la ligne ne laisserait plus place au doute. Sur les erreurs d'arbitrage, je vais d'ailleurs reposter un ancien billet.

Enfin bon, avec tout ca, De Jong aurait tout de même fini le match et le but aurait été validé. Alors finalement...

lundi 12 juillet 2010

Foglia, vainqueur du Tour de France

Vous ne connaissez peut-être pas Foglia. Il s'agit d'un "chroniqueur" au journal montréalais La Presse. J'ai publié il y a quelques années deux billets à son sujet, ici et ici. Il écrit à peu près n'importe quoi (il s'en vante), se moque régulièrement de ses lecteurs... et est pourtant extrêmement lu. Essentiellement par les baby-boomers cependant.

Foglia est un passionné de cyclisme et jouit au Québec d'une réputation exceptionnelle à ce sujet. Dire qu'il n'y connait rien serait méchant, mais bon c'est bien lui qui a affirmé, entre autre, que "le dopage ne change rien puisque tout le monde se dope". CQFD! Ou c'est encore lui qui change sans cesse de pronostics sur le vainqueur final. A l'époque ou je le découvrais, il pouvait changer de favori tous les jours, puis vous déclarer à la fin, le plus sérieusement du monde, qu'il l'avait dit! Un sacré client...

On pourrait encore beaucoup dire sur Foglia, alors je m'arrête là. Si je vous parle de cet illustre personnage aujourd'hui, c'est que nos commentateurs du Canal Évasion n'ont pu s'empêcher de parler de lui. Le pauvre Richard Garneau demande ainsi à son acolyte Louis Bertrand si Foglia est un grimpeur. Dois-je rappeler que Foglia a 70 ans, et que quoi qu'il fasse, il doit commencer à avoir du mal dans les cotes. Mais qu'importe! Foglia est catalogué grimpeur! Mais ne serait-il pas aussi un bon rouleur? Mais certainement!

Et voilà, à 70 ans Foglia a tout à fait le niveau pour remporter le Tour de France! Et dire qu'Armstrong va prendre sa retraite à 38 ans. Un véritable talent gâché!

Les commentaires du canal Évasion (suite) : les nominés au micro de plomb

Décidément, nos chers commentateurs du Tour ne se reposent jamais! Alors que les Cahiers du football nomment les nominés au "Micro de plomb" des pires commentateurs de la coupe du monde, Bernard Valet et Richard Garneau ne dépareilleraient pas dans une sélection de ce type pour le Tour de France. En fait, je ne pensais pas regretter Patrick Chêne un jour, c'est dire...

Nominé pour la pire phrase : Bernard Valet.

A propos d'Armstrong suite à sa dernière chute, il répète plus de 3 fois pour que l'on comprenne bien : "Il repart mais il dit stop".


Nominé pour l'ensemble de son oeuvre : Richard Garneau

Celui-ci se démarque pour sa part en continuant de ne rien comprendre à la course, en posant des questions de téléspectateurs à des moments clés de la course et en mettant la publicité généralement quand enfin il se passe quelque chose. Une véritable démonstration!


Le grand perdant : Louis Bertrand 

Malheureusement pour lui, Louis Bertrand n'a été retenu pour aucune nomination. Il faut dire qu'il a une fâcheuse tendance a être très compétent... A ce niveau, cela ne pardonne pas!


Ps : je vous rappelle ce billet dans lequel je pastichais nos deux commentateurs en chef. Cela n'a pas vieilli!

Mondial 2010 : Dopage 1-0 Sport


Ah l'Espagne! Quelle équipe magnifique, n'est-ce pas? Cette envie de jouer manifeste, cette volonté de jouer vers l'avant, de pratiquer du beau jeu, ce collectif... Depuis l'Euro 2008, les commentateurs ne manquent pas de superlatifs pour qualifier la qualité des prestations de l'équipe d'Espagne. Mais on oublie de dire que cette montée en puissance des joueurs de la péninsule ibérique, ainsi que de tous les athlètes espagnols (cyclistes, pilotes, joueurs de tennis, etc.) date à peine d'une dizaine d'années.

Qu'était l'Espagne il y a 10 ans au plan sportif? Rien ou presque. Indurain avait bien remporté 5 fois le Tour de France et l'équipe de football avait un titre de champion d'Europe. Mais remporté dieu sait quand. Et pour le reste, circulez, il n'y a pas grand chose à voir. En bref, l'Espagne était une nation extrêmement mineure du sport. Tout le contraire d'aujourd'hui, alors que dans la plupart des disciplines, les athlètes espagnols sont tout simplement... les meilleurs, alors qu'il n'a jamais été autant question de dopage! Au cyclisme, ils remportent quasiment toutes les courses, au football, ils sont champion d'europe et du monde, au tennis, ils ont les meilleurs joueurs du monde, Nadal en tête... Même en Formule 1, bien qu'Alonso soit quelque peu en retrait cette années, ils ont désormais les meilleurs pilotes du monde! Alors, qu'est-ce qui a bien pu se produire?

Selon moi, tout remonte à 1998, lorsque éclate l'affaire Festina : juste avant le Tour de France, Willy Voet, un soigneur de cette équipe cycliste, est arrêté à la frontière, sa voiture étant bourrée de produits dopants, notamment de la fameuse EPO. Le scandale est énorme et Festina doit quitter le Tour. La police française étant particulièrement zélée, ce dont l'on ne peut que se féliciter, même moi un passionné de cyclisme, d'autres scandales de dopage éclatent et finalement plusieurs autres équipe quitteront la Grande boucle. Mais pas forcément pour les même raisons. On se souvient de Laurent Jalabert, courreur que j'admirais, qui a quitté le Tour en protestation contre les contrôles de la police! Celle-ci n'y allait pas de main morte, il est vrai, mais comme elle s'en est défendue, elle traitait les coureurs comme n'importe quel suspect, ni plus ni moins. Jalabert n'aurait-il pas du alors au contraire demander que la police mette tous les moyens en oeuvre pour connaître la vérité s'il avait véritablement marché à l'eau clair? Rappelons que Jalabert courrait pour l'équipe Once, une formation... espagnole. Et qu'il a pris la tête des frondeurs, étant à l'origine de la journée de grève du peloton qui visait à protester contre les enquêtes menées sur le dopage. Le monde à l'envers!

Étonnamment, à partir de ce moment, policiers et organisateurs d'épreuves sportives auront à faire un choix :

- soit lutter de toutes leurs forces contre le dopage, en renforçant les contrôles pour les autorités sportives et en réalisant des enquêtes et des perquisitions pour les forces de l'ordre;
- soit fermer les yeux afin de ne pas tuer la poule aux oeufs d'or (pour les organisateurs) et ne pas compromettre les chances des sportifs nationaux (police).

Le premier choix est bien sur le meilleur car après quelques moments délicats, il doit en principe permettre de repartir sur de nouvelles bases en écartant les tricheurs. Inversement, le deuxième choix est catastrophique. A cour terme, il peut paraître bon, car on n'entend plus de mauvaises nouvelles. Mais le mal est là et inévitablement un scandale finira par éclater. Et plus longtemps on n'aura rien fait, plus l'impact risque d'être dévastateur. Sans parler de la santé des sportifs. Depuis l'apparition du dopage sanguin, des jeunes meurent dans leur sommeil, ou en course... Et l'espérance de vie des sportifs, notamment des cyclistes, est réduite. Mais finalement qu'importe. Comme le disait Erwan Menthéour, un ancien coureur français : "si on m'avait dit que boire une litre d'essence me ferait gagner, j'en aurai bu deux". C'est vous dire...

La France choisira longtemps la première option. Effort louable, qui a vu de nombreuses affaires de dopage éclater et qui a certainement contribué à diminuer le dopage, voire parfois à l'éradiquer... mais qui a eu pour conséquence de voir le niveau des sportifs français, surtout les cyclistes, atteindre le néant. Il est d'ailleurs intéressant de suivre les résultats des cyclistes français pour avoir une idée de l'évolution du dopage. Jusqu'en 1990, les français avaient de très bon résultats sur le Tour de France. Plusieurs se classaient sans difficulté dans les 10 premiers du classement général. Puis, en même temps que Greg Lemond s'effondrait (le seul vainqueur du Tour de France qui ne soit pour le moment lié à aucune affaire de dopage depuis sans doute une cinquantaine d'années, ça fait mal!), eux-mêmes ont soudainement vu leur niveau décliner. Ce que l'on ne savait pas, c'est que l'EPO était entré dans le peloton et les français allaient mettre quelques années à apprendre son existence. Sans affirmer qu'il en prenait, bien que de très graves présomptions planent sur lui, c'est alors qu'Indurain a gagné ses 5 Tours de France... Et que la Banesto, son équipe, régnait sur le peloton.

Puis après quelques années catastrophiques, est arrivée une nouvelle génération de français enfin capable de remporter le Tour de France. Les plus connus sont bien sur Richard Virenque (qui courrait chez Festina, équipe franco-espagnole au début...) et Laurent Jalabert (lui aussi dans une équipe espagnole, la Once, comme on l'a dit plus tôt). Les coureurs français ont alors pendant quelques années connu un âge d'or. Soudainement, ils sont redevenus compétitifs et ils faisaient bonne figure à chaque course. En fait, les équipes françaises avaient fini par trouver le "secret" des équipes étrangères : elles marchaient à l'EPO. Lemond l'explique très bien (je vous laisse chercher sur Internet).

Puis arriva l'affaire Festina. Comme on l'a vu, les autorités françaises décidèrent de lutter au maximum contre le dopage. Il eut quelques nouveaux scandales comme l'affaire Cofidis. Mais finalement, grâce à l'instauration du "suivi longitudinal" (un système qui forçait les coureurs français à faire des tests de santé très régulièrement dans le but de détecter chez les dopés des variations de paramètres anormales. Pendant ce temps, l'UCI (Union cycliste internationale), les fédérations étrangères, et bien sur les instances des autres sports, se montraient très hostiles à ce procédé), on a pu commencer à avancer que les coureurs français se dopaient moins.

Pourquoi cette affirmation? Car la France a été l'un des seuls pays à tenter de combattre vraiment le dopage. Quand je parlais des choix qui s'offraient aux instances sportives et aux autorités suite à l'affaire Festina, la France a été la seule à s'engager véritablement contre le dopage. On peut y ajouter l'Italie. On se rappelle des perquisitions des hotels par les Carabiniers sur le Giro. Et de ces seringues jetées par les fenêtres qu'on retrouvait dans les jardins! L'Italie a aussi suspendu Valverde, le meilleur coureur du monde, étonnamment un espagnol. Elle avait fait de même avec Basso, le meilleur coureur italien des années 2000. Si elle n'est pas au niveau de la France, l'Italie a quand même fait de beaux efforts et ceux-ci doivent être salués. Arrêter ses champions demande énormément de courage et est loin d'être anodin.

Mais qu'on fait les autres pays? La plupart, rien ou presque. Je pense notamment aux USA, où les sportifs ont quasiment carte blanche pour se doper. Une enquête est enfin ouverte sur Lance Armstrong, il était temps! Pourtant ce dernier a été convaincu de dopage sur le Tour 1999! Et plusieurs fois! Tout d'abord avec cette fameuse ordonnance anti-datée justifiant après-coup un contrôle positif! Puis ensuite avec 7 contrôles positifs à l'EPO! SEPT! Armstrong ne se doutait pas à l'époque que l'EPO serait détectable quelques années plus tard et que ses échantillons d'urine seraient alors analysés... Ensuite, son comportement vis-à-vis des rares coureurs qui osaient briser l'omerta est particulièrement significatif. On pense notamment à Christophe Basson, mais il y en a eu bien d'autres, notamment Simeoni). Il y a eu bien d'autres scandales, et pourtant les autorités US n'ont rien fait. Il a fallu que Floyd Landis, l'ancien vainqueur du Tour déchu pour dopage, attaque son ancien leader, pour qu'enfin les américains commencent à bouger. Néanmoins, dans le cas des USA, comme de la plupart des pays, les autorités n'ont simplement rien fait et n'ont pas tenté de protéger leurs sportifs.

Je dis la plupart, car un au moins un pays, à la surprise générale, a clairement décidé de suivre la deuxième option que décrivais plus haut, à savoir protéger au maximum ses sportifs. Il s'agit de l'Espagne. Je me rappelle encore de la tenue de la Vuelta (Tour d'Espagne) juste après le Tour 1998 marqué par l'affaire Festina. Les organisateurs espagnols, tout comme les autorités de ce même pays, ont annoncé qu'il n'était pas question que l'on assiste au même spectacle que sur le Tour. Et donc qu'il était inutile d'espérer voir la police débouler dans les hôtels des coureurs à la recherche de quelques produits dopant que ce soit.

Devant le succès d'une telle politique (aucune affaire de dopage n'a éclaté et le public a pu assister à une "belle" course), l'Espagne s'est radicalisée dans ce domaine et n'a pas eu peur de déclarer qu'elle protégeait ses sportifs plutôt que de leur nuire. Bien sur, les sportifs espagnols (et pas seulement eux bien évidemment) auront peut-être des cancers ou des maladies graves dans 20, 30 ans, mais qu'importe! Ce qui compte, ce sont les résultats présents. Et à ce chapitre, les espagnols n'allaient pas être déçus! Alors que les coureurs français ne font désormais plus que de la figuration (on pourrait dire la même chose d'à peu près tous les sportifs français... à l'exception de ceux qui ne résident pas en France! On le voit avec Chavanel sur ce Tour 2010, qui était un éternel espoir en France et qui "explose" dans une équipe étrangère), les athlètes espagnols occupent le devant de la scène. Contador écrase le Tour de France, Nadal le tennis, Alonso la F1, l'équipe de football vient de remporter successivement le championnat d'Europe et la Coupe du Monde. Cela fait trop d'un coup pour que l'on ne se pose pas des questions.

Du coup, certains finissent par s'en poser. De nombreux commentateurs s'étonnent des performances sur-humaines de Contador et d'Armstrong en montagne. Je pense notamment à Antoine Vayer, un médecin français. La taille du bras de Nadal alimente sans fin les conversations dans les cafés. Vous me direz alors : mais que reprocher à Alonso et à l'équipe de football? Selon moi, il faut revenir à un autre évènement capital : l'affaire Puerto, le deuxième élément clé de la "saga" du dopage.

Le 23 mai 2006, la police espagnole arrête des acteurs importants du cyclisme espagnol et un médecin, Eufemiano Fuentes, au cours d'une opération nommée Puerto. Qu'a-t-il soudainement pris à la police espagnole de mener cette opération, personne ne le sait. En tout cas, une trentaine de coureurs cyclistes, la plupart espagnols (on retrouve notamment Valverde et... Contador) sont cités. C'est que l'on retrouve chez le fameux médecin tout un arsenal du dopage, avec de nombreuses poches de sang (pour faire des transfusions sanguines, pratiques interdites). En plus des courreurs cyclistes, on parle de joueurs de football de premier plan, jouant... au Real Madrid et à Barcelone. Et l'on sait que l'équipe d'Espagne est composée à 90% de joueurs provenant de ces 2 clubs! Certains supporters espagnols disent d'ailleurs mi-sérieux mi-blagueurs que c'est Barcelone qui a gagné la Coupe du Monde! On parle aussi de Nadal et d'autres sportifs de haut niveau. Les regards se tournent vers Alonso...

Mais tout s'arrête là! Finalement, les autorités espagnoles freinent des quatre fers et aucun nom de sportif, à l'exception de quelques coureurs, ne finit par sortir. Le pauvre Valverde est finalement le dindom de la farce puisqu'il est le seul champion espagnol à être suspendu. Mais il préfère purger ses 2 ans de suspension plutôt que de tout balancer. Il n'a pas tort quand on voit le sort réservé aux rares repentis qui osent avouer. Tous les autres sont des seconds couteaux ou des étrangers. Il y avait pourtant du beau linge.

Bref, à la lumière de ces éléments, il ressort que le niveau de l'équipe d'Espagne est très certainement dû à des méthodes peu orthodoxes. Les sportifs espagnols sont actuellement les meilleurs du monde. Ils ont forcément un secret. Et il faut être bien dupe pour croire que c'est parce que les espagnols auraient une meilleure diététique ou un meilleur entraînement que les autres. D'ailleurs, quand on voit l'équipe d'Espagne jouer, rien ne laisse présupposer qu'elle puisse être aussi forte. En effet, elle ne dispose d'aucun joueur vedette. Villa est un bon attaquant mais il ne peut être comparé à des joueurs comme Zidane, Messi ou même Roben et Schneider, ses adversaires d'un soir. C'est uniquement grâce à la capacité physique supérieure de ses joueurs que l'Espagne l'emporte. Elle gagne en ronronnant et en épuisant l'adversaire, qui finit par craquer physiquement, à un moment ou à un autre. Aucun génie là-dedans. Je me rappelle de cette remarque bien symptomatique d'un commentateur de Radio-Canada qui notait : "c'est incroyable, le porteur du ballon a toujours 2 solutions". Quand on sait que c'est grâce au physique et au cardio que l'on peut "offrir" des solutions, on a parfaitement compris quel était le secret de cette équipe.

Bien sur, les joueurs espagnols ne sont pas les seuls dopés, loin s'en faut. Mais ce qui est gênant dans tout ça, c'est de voir que l'impunité dont ils jouissent leur permet clairement d'être au-dessus du lot. Le tout sans joueur exceptionnel, comme le disais.

Aucun contrôle anti-dopage positif n'est venu troubler la fête en Afrique du Sud. Idem d'ailleurs dans les autres sports, comme le tennis. Pourtant qui peut croire que tous ces athlètes carburent à l'eau claire? Les dopeurs ont dont gagné leur combat. Pour ne pas gâcher la fête, pour ne pas nuire aux énormes intérêts financiers en place, le dopage est désormais parfaitement accepté par les autorités sportives et tout est fait pour le dissimuler au maximum. Notamment en ne le cherchant pas. Sur le Tour de France par exemple, qui peut croire un instant que les contrôles organisés par l'UCI ont une once de crédibilité? Et au milieu, qu'en disent les journalistes sportifs? Rien, pas un mot, eux-aussi ont choisi leur camp. Qu'ont-ils à gagner que des scandales éclatent? Ils risquent seulement de créer un désintérêt de la part du public et de perdre leur poste.

Les choses ne sont donc pas prêtes de changer. Dans le titre de cet article, j'ai mis Dopage 1-0 Sport, le score de la finale. J'aurai plutôt du mettre 3-0 : le dopage l'emporte par forfait.

Kung Fu Pays-Bas

mardi 6 juillet 2010

Le Tour après les classiques

Si seulement les secteurs pavés et les étapes casse-pates de type "classiques" pouvaient devenir des classiques du Tour de France! On ne comprend pas très bien (en fait pas du tout) la frilosité des organisateurs qui chaque année nous mettent une semaine d'étapes de plat qui n'ont strictement aucun intérêt, sauf pour les sprinters... et ceux qui aiment voir des français faire des échappées inutiles se faire reprendre à 5 kilomètres de l'arrivée.

Le parcours concocté cette année avec la reprise d'ascensions de la doyenne des classiques Liège-Batogne-Liège, puis l'ajout de secteurs pavés de Paris-Roubaix, a offert une course exceptionnelle. Elle aurait d'ailleurs pu l'être davantage si le peloton, sous l'influence (main-mise?) de Cancellara n'avait pas neutralisé la course lors de la traversée des Ardennes. Ce même Cancellara s'est moins senti obligé de ralentir le lendemain quand les coureurs présents dans le groupe de tête faisaient davantage son affaire (la veille, les frères Schleck étaient refoulés à l'arrière, le lendemain Andy paradait en tête). "L'éthique" (comme dit Bernard Vallet, le fameux consultant du Canal Évasion) de la veille n'avait plus rapport avec celle du lendemain. Les choses étaient pourtant équivalentes: sur une chute de nombreux favoris ont été bloqués et on perdu du temps. Un minimum de logique aurait voulu que la vérité de la veille soit la même que celle du lendemain. Mais il faut croire que j'ai du manquer un épisode! Bref, on se fout clairement de nous. Un jour on doit s'arrêter à cause des chutes, le lendemain, on a le droit de passer la cinquième comme si de rien n'était.

Cependant, quel spectacle tout de même! Cela vaut même mieux que des étapes de montagne dans lesquelles il ne se passe rien, où l'on attend. Attend qu'un favori veuille bien lancer une attaque. Qui parfois n'arrive pas. Et qui souvent donne simplement lieu à un cavalier seul. Rappelez-vous de Contador en 2009 par exemple. Bref, pourquoi le Tour est-il si conservateur dans son choix de tracé? Je suis originaire de Bretagne et je connais bien les routes. Je constate à chaque fois que le Tour évite les bosses, des cotes peut-être du niveau de celles des classiques. Du coup, les étapes sont ennuyeuses alors qu'elles pourraient être spectaculaires. Il me semble que dans le temps chaque étape pouvait donner lieu à une bagarre incroyable. On pouvait perdre le tour chaque jour. Les sprinters s'adaptaient très bien. Aujourd'hui, force est de constater que le Tour se joue sur quelques kilomètres. Contador a gagné en 2009 en attaquant 2 fois à quelques kilomètres seulement du sommet final. Il n'est resté en tête que quelques minutes. C'est tout de même dommage.

En fait, il y a sans doute de trop de montagne. Celle-ci est sélective, mais sans doute trop. Du coup il n'y a plus de course car les favoris attendent la fin de l'ultime montée pour produire leur effort. Il faut donc réduire la montagne et proposer aux coureurs des parcours qui permettent à la course de se décanter. S'il n'y a presque plus de juge de paix, des petits malins qui se faufilent dans des échappées pourront tenter de titiller le leader... et de faire le spectacle par la même occasion. La dernière fois qu'on l'a vu, c'était en 1995, avec Jalabert dans l'étape de Mende. Ca fait un bail!

Mais surprise: le Tour passe aussi par Mende cette année. Dans le même temps, les Alpes sont escamotées. Peut-on y voir un virage opéré par les organisateurs pour favoriser le spectacle? Sans doute. Et espérons qu'ils continuent dans cette voix. Mais il est vrai qu'après le Tour cadenassé à double de tour de l'an passé, ils n'avaient pas trop le choix.

vendredi 2 juillet 2010

Le disque rayé de Bernard Hinault

Hinault m'a fait rêver étant jeune. Mais aujourd'hui quelle déception! Le voici donnant encore une interview à propos des difficultés des coureurs français. Toujours la même rengaine : les français sont des fainéants, ce qui explique leurs piètres résultats. 


Hinault aurait-il oublié son passé? Il était réputé pour détester l'entraînement. Parfois, il se contentait de se rendre à la boulangerie du village voisin, soit de parcourir une dizaine de kilomètres dans la journée! Et il vient décrier le comportement des coureurs français. Pitoyable! Tout le monde n'a pas la chance d'avoir la classe qu'il avait naturellement. 


D'ailleurs aujourd'hui, classe ou pas, se contenter de 10 kilomètres d'entraînement par jour risquerait de lui couter quelques surprises! Mais chut, si les français sont mauvais, c'est uniquement dû à leur fainéantise. Le fait que les coureurs français soient sans doute les athlètes les plus contrôlés au monde n'y est sans doute pour rien et aborder l'hypothèse du dopage serait totalement déplacé. Il serait pourtant temps que Bernard change de disque car le sien est vraiment rayé.

Tour de Gaspésie en vélo

J'ai fait le tour de la Gaspésie en vélo il y a une dizaine d'années. J'ai réalisé quelques semaine plus tard un site Internet dans lequel je livrais mes impressions et où je donnais quelques conseils. Malheureusement, Google ne l'a jamais référencé. Aujourd'hui ce site a disparu et je profite de la tenue de ce blog pour y consacrer un billet. C'est que si vous cherchez des témoignages de gens qui ont déjà fait le tour de la Gaspésie, ou d'autres régions, vous risquez d'être assez déçu car on ne trouve rien. En utilisant blogger, un système de Google, j'espère réussir à être mieux référencé. J'ai fait de nombreux autres voyages à vélo et je réaliserai également de temps à autre quelques billets à leur sujet.


La Gaspésie, c'est où?

Je suis arrivé au Canada en septembre 2000. Le vélo étant ma passion, j'ai eu la chance de rencontrer un ami qui la partageait. Dès notre première rencontre, fin juin 2001, il me propose de faire le tour de la Gaspésie! 15 jours plus tard, alors que l'on se connaissait à peine, nous étions en route! Je ne savais même pas où j'allais... Je n'allais pas être déçu! La Gaspésie est en fait une pointe qui s'enfonce dans le Golfe du Saint-Laurent, dans l'Atlantique nord. Elle est située à l'embouchure du Saint-Laurent:


C'est à Gaspé que Jacques Cartier a débarqué le 24 juillet 1534 et prit possession de ce nouveau territoire qui allait devenir le Canada. Pour notre part, nous avons fait près de 8 heures de route depuis Montréal pour nous rendre à Sainte-Flavie, lieu classique de départ, puisque c'est là que la route 132, qui fait le tour de la presqu'île, se sépare en deux. Ce lien indique précisément où se trouve la Gaspésie par rapport à Montréal.




Pourquoi faire le tour de Gaspésie?

Pour le défi et pour la beauté des paysages. Le tour complet fait plus de 850 km, avec un relief extrêmement difficile. Les constructions humaines sont très basiques même si j'ai constaté des progrès lorsque je suis revenu en 2007. Malgré cela, les paysages sont magnifiques. Vu qu'il faut tout escalader à vélo, on apprécie d'autant plus chaque point de vue! C'est un véritable défi car la route est très escarpée. J'y reviendrai. Voici quelques places à ne pas manquer :

- Le Parc Forillon : à voir absolument! Un parc exceptionnel avec des montagnes qui tombent à pic dans la mer. Superbe!
- Gaspé : non loin du Parc Forion, il s'agit de la "métropole" de la Gaspésie. Il y a environ 15 000 habitants. Je vous conseille un petit café situé en bas de la ville, en face de la 132. Je ne sais plus son nom, mais il vaut le coup. 
- Percé : la ville touristique par excellence avec le fameux Rocher Percé. Surement la place la plus vivante de Gaspésie l'été.
- La vallée de la Matapédia : entre Amqui (près de Causapscal) et Matapedia, la 132 longe la rivière Matapedia dans une gorge étroite. Magnifique.
- Les points de vue entre Madeleine et Gaspé : il s'agit de l'endroit où il y a le plus de relief et les points de vue sont exceptionnels. Grande-Vallée est un magnifique village, entouré de deux énormes cotes ahurissantes. 
- La Baie des chaleurs : sur la cote sud. N'oubliez pas de vous y baigner, d'après une légende locale, la mer est chaude! 
- Mont-Saint-Pierre : joli petit village de la Cote-Nord (près de Marsuilt) dans lequel a lieu un festival de delta-planes. Il y a également un circuit magnifique à faire depuis Saint-Anne-des-Monts en passant par le Parc national de la Gaspésie. Le chemin est en terre et cela rallonge le parcours, mais c'est magnifique! 


Au coeur du Parc national de Gaspésie


- Matane : près de Sainte-Flavie, Matane est réputée pour son festival de la crevette!


Conseils pour réussir son tour de Gaspésie

1/ Commencez par la Cote-Nord (le haut) et non l'inverse, car le vent souffle très fort dans cette région vers l'océan. Nous avons fait l'inverse et nous l'avons amèrement regretté. Nous roulions parfois presque plus vite dans des cotes à 10% que sur le plat. Dans les descentes à 10%, il fallait pédaler pour avancer! Et ce n'est pas une blague. 
2/ Soyez en forme! Il n'y a pas de cols en Gaspésie, en tout cas, pas au bord de la mer. Mais il y en aurait surement eu si les concepteurs de la route avaient fait quelques lacets! Au lieu de quoi, la route trace tout droit et rentre dans les monts de plein fouet. La section entre Madeleine (proche de Grande Vallée) et Gaspé est extrêmement difficile. Les pourcentages à plus de 13% se suivent sans cesse. C'est infernal. Les environs de Percé sont également très escarpés.
3/ Ayez un bon vélo. Nous sommes partis avec de vieux vélos (j'avais un Mercier 1980!). En plus, nous trainions notre stock avec nous (tente, sac de couchage, duvet, vêtements, bouffe...). Mais au moins nous étions dans la forme de notre vie! Ce qui ne nous a pas empêché de devoir pousser nos vélos à plusieurs reprises. Je recommande fortement d'avoir 3 plateaux. Je n'en avais que 2 (10 vitesses et encore vu l'état des dérailleurs... j'en avais plutôt 4!), je sais donc de quoi je parle. 
4/ Amenez des vêtements chauds. Il fait bon le jour... quand il ne vente pas. La température chute alors littéralement. Ne lésinez pas sur les chandails chauds. N'oubliez pas un bon manteau, car il peut toujours pleuvoir. Prévoyez également un sac de couchage -20 minimum, car la nuit la température tombe. Avec le vent c'est l'enfer. J'avais un sac de couchage +7 et j'ai sacrément souffert!
5/ Arrêtez-vous quand vous voyez des restaurants! Il doit y en avoir aux 50km à peu près, donc il ne faut pas les manquer. Un bon petit plat de pattes, voilà qui vous requinque un cycliste! Idem pour les épiceries.



Le tour de Gaspésie à vélo : étape par étape


Voici un résumé étape par étape de notre périple.


Étape 1 : Sainte-Flavie - Causpascal (93 km)

Nous n'aurions pas du traverser ainsi la Gaspésie et il aurait été hautement préférable de commencer par la Cote-Nord en direction de Matane, à cause des vents. Mais personne n'a su nous conseiller à l'office du tourisme de Sainte-Flavie. 

Nous avons donc été vers Matapédia, qui se trouve sur la Cote-Sud. Nous nous sommes arrêtés fourbus à mi-chemin au camping de Causapscal. Nous étions très en forme mais escalader le Mont-Royal (célèbre côte dans le centre-ville de Montréal) trois fois en ligne n'est pas comparable à trainer tous son paquetage sur une route assez accidentée. Car il y a déjà de belles cotes. Néanmoins, le paysage est assez joli et finalement, on avance pas trop mal.


Étape 2 : Causapscal - Nouvelle (109 km)

Nous voulions faire 850km en 9 jours (avec un jour de repos au milieu) car nous avions peu de vacances. Nous étions donc dans les temps. Il faut dire qu'il n'y avait pas de grand mérite : cette étape consiste en majeure partie à descendre la vallée de la rivière Matapédia. Il n'y a quasiment aucune cote. On a donc bien roulé. Par contre, si vous faîtes le tour dans l'autre sens, cela ressemblera à interminable faux plat montant. Le soir, épuisés (malgré tout!), nous nous sommes arrêtés dans une magnifique halte routière à Nouvelle, au pied d'un mont. Et j'ai découvert à la friterie du coin le "hot chicken"!

Cette étape est sublime en raison du paysage magnifique de la vallée de la Matapédia. 


La vallée de la Matapédia




Étape 3 : Nouvelle - Saint-Godefroi (110km)

Étape assez tranquille, marquée par quelques bonnes cotes, mais globalement relativement plate. Nous en avons profité pour prendre de l'avance sur notre planning. Le camping de Saint-Godefroi ne paie pas de mine. Mais on a payé 10$ pour notre tente, et on nous a placé au bas d'une falaise juste en face de la mer. Un très bon souvenir! 


Étape 4 : Saint-Godefroi - Percé (97km)

Ca se corse! La route devient de plus en plus escarpée même s'il y a encore quelques bonnes sections de plat. Quelques kilomètres après Saint-Godefroy se dresse une première grosse cote, plus impressionnante je pense dans l'autre sens, car la descente m'a paru interminable et nous dévalions littéralement! En fait, c'était l'arrivée sur Port-Daniel, village enclavé entre la mer et des monts. Dès la sortie du village se dresse la réplique de la cote précédente! Les cotes très sèches se succèdent puis le terrain s'aplanit... jusqu'à Percé, qui comme Port-Daniel est situé entre d'énormes monts. Nous avons du escalader deux cotes extrêmement dures pour finalement arriver à Percé. 


Vue de Gaspé. Au loin, le Rocher Percé et l'Ile-Bonaventure.
Nous aurions pu continuer mais une halte à Percé s'impose. Il s'agit en effet de la ville où il y a le plus d'action en Gaspésie. Il y a plusieurs bars et de nombreux restaurants. Plusieurs sont d'ailleurs excellents. Cette activité est due au grand attrait touristique suscité par le Rocher Percé, une énorme masse avec un trou au milieu et que l'on voit des dizaines de kilomètres avant et après la ville. Si vous êtes à vélo, arrêtez-vous dans le bas de la ville, car le soir il faudra remonter les cotes sinon...




Étape 5 : Percé - Gaspé (69km)

On pensait prendre notre journée de repos à Percé puisqu'il s'agit du village le plus animé. Mais très vite on s'ennuie et finalement on préfère rouler. On se décide à pousser jusqu'à Gaspé, qui est assez proche. Comme on avait planifié une journée de repos, une petite étape nous fera encore gagner un peu d'avance sur nos prévisions.

Attention: la sortie de Percé est extrêmement difficile, avec une cote de folie. Je pense qu'il y a plusieurs centaines de mètres à plus de 15%. Vu le poids de nos vélos, nous devons mettre pied à terre. En haut la vue est magnifique mais on se demande ce que va donner la suite. On ne sera pas déçu. Pendant 10 kilomètres, la route ne cesse de monter et de descendre. C'est de la folie. Mais avec l'élan, on s'en sort pas trop mal finalement! Puis la route devient très plate jusqu'à Gaspé, à l'exception de quelques cotes.

L'arrivée sur Gaspé est sympathique. La route monte tranquillement et peu à peu apparaît le mont sur lequel est juché Gaspé. La ville n'est pas très belle même si le panorama est exceptionnel, entre mer et monts. Il y a cependant une rue commerçante qui peut valoir le coup, ainsi qu'un café, juste devant la 132, qui est magnifique et dans lequel sont servis d'excellents paninis. Il y a aussi une connexion à Internet.

Un très beau et bon café à Gaspé. Mais des fils électriques partout!

Cependant, nous ne sommes pas restés à Gaspé. Nous avons rencontré un ami, et oui, qui nous a amené à Forion, une place exceptionnelle. Forion est une pointe constituée de monts qui plongent dans la mer. C'est exceptionnel et à voir. 


Étape 6 : Parc Forion - Grande Vallée (105km)

Et voici la vraie Gaspésie! Si vous n'êtes pas au sommet de votre forme, je vous conseille de faire cette étape en voiture ou en bus, mais sûrement pas en vélo. Surtout si vous le faîtes dans ce sens, alors que le vent vient de se lever! Ces 100 kilomètres ne sont effet constitués que d'énormes cotes qui se succèdent à un rythme infernal. C'est effarant. Et je ne vous parle pas du vent! Il est tellement fort que les cotes deviennent rapidement une bénédiction, car on est à peu près à l'abri lors des ascensions! Le vent est tellement fort qu'il faut pédaler dans des descentes à 10% pour avancer raisonnablement! La route fut tellement pénible que nous sommes arrivés à la nuit tombée. 


Grande-Vallée

Ce qui est dommage car Grande-Vallée est un village magnifique. Tout comme le sont les paysages traversés. La Gaspésie vaut en fait surtout pour ce coin de pays. Le vent fut terrible sur la route, mais aussi le soir. Quand je roulais, malgré les efforts intenses, deux T-shirts, un chandail et un k-way, j'étais transi de froid. Imaginez la nuit! Notre tente bougeait dans tous les sens et bien qu'habillé avec tout ce que j'avais, j'ai à peine réussi à dormir à cause du froid. L'enfer. Ne lésinez donc pas sur les vêtements chauds!


Étape 7 : Grande-Vallée - Marsoui (80km)

Les réjouissances ne s'arrêtent pas à Grande-Vallée. Il y a encore 12km de cotes infernales. La plus "célèbre" est celle à la sortie du village. Elle est dénommée "cote du fer à cheval" car son tracé suit le même dessin que celui d'un fer à cheval. Je vous souhaite bien du plaisir! Nous avons du pousser les vélos dans ce dédale. Mais une fois encore, c'est magnifique. Quel plaisir!


Le sommet de la cote du Fer à cheval
Mythique

Mais tout à une fin. Arrivé à Madeleine, la physionomie change totalement. La route est coincée entre la falaise et la mer et est totalement plate. On arrive tranquillement à Marsoui... exception faite du vent, qui est terrible. Dans l'autre sens, quel plaisir cela aurait été! 


Un village typique de la Cote-Nord

Avant Marsoui se trouve le village de Mont-Saint-Pierre. Très mignon, d'autant plus qu'il est totalement enclavé entre la mer et les monts. Il y a un chemin de terre qui s'enfonce dans les terres et se rend dans le Parc national de Gaspésie. Ca rallonge, mais si vous avez le temps, ca vaut largement le coup.


Étape 8 : Marsoui - Petit-Matane (113km)

Heureusement pour nous, le vent a commencé à faiblir et nous avons pu rouler davantage. Pas grand chose à signaler sur cette étape. La route est relativement plate même si quelques cotes nous rappellent que l'on est toujours en Gaspésie!


Paysage classique de la Cote-Nord


Étape 9 : Petit-Matane - Sainte-Flavie (70km)

Terrain plat jusqu'à l'arrivée! Nous nous sommes arrêtés à Matane, ville célèbre pour son festival de la crevette. Hélas, c'était la semaine précédente. Nous n'avons pas eu de chance avec les évènements puisque le festival de delta-planes de Mont-Saint-Pierre avait le lieu le lendemain de notre passage! Il serait donc intéressant de cibler une date lors de laquelle ont lieu le plus grand nombre possible d'évènements.


Conclusion

Un tour de Gaspésie ne s'improvise pas. Il faut être très en forme et avoir un bon vélo (encore que... on a bien réussi avec de vieux coucous presque en décomposition!). De toutes mes expériences à vélo, je pense que c'est la plus dure car les cotes sont très sèches et se succèdent à rythme effréné. Il n'y a aucune pente avec pourcentage régulier. Ajoutez à cela le vent, le froid et la pluie (car il pleut souvent) et vous constaterez que réaliser ce genre de voyage n'est pas pour tout le monde. Chapeau à ceux qui l'ont réussi!