jeudi 1 juillet 2010

Pierre Focul, L'Alpe d'Huez

Voici un autre texte écrit en 2006 qu'il était temps de partager avec le plus grand nombre!


Ami montréalais,
Amis du cyclisme,
Amis lecteurs de La Presse

Suite aux nombreuses chroniques de notre ami du vélo et à ce qu'il parait, du "plus grand écrivain actuel du Québec" (j'imagine que l'on voulait dire: l'écrivain québécois le plus vulgaire...) , voici une petite parodie d'une des chroniques de notre ami, j'ai nommé Pierre Foglia.

Je dois avouer que je ne comprends pas comment ce type fait pour intéresser tant de monde tant son style est peu subtile, vulgaire et méchant. Foglia prend ses lecteurs pour des cruches et ceux-ci en redemandent! C'est à n'y rien comprendre.

Une de ses dernières chroniques traitait de l'arrivée du Tour de France à l'Alpe d'Huez. Notre ami, qui se croit sans doute au Canard Enchainé (hélas pour lui, les auteurs de ce formidable journal sont d'une toute autre trempe, bien moins méchant et beaucoup plus fins, ne traitant pas tout le monde de "con" toutes les 2 lignes) n'a en effet rien trouvé de mieux de dire que l'Alpe d'Huez était "une montagne de merde". Il faut le faire!

Une nouvelle fois, plutôt que d'essayer de reprendre un par un les propos de notre homme, j'ai préféré rédiger moi aussi une chronique, alias Pierre Focul, du journal La Poire. Également, si vous voulez en savoir plus sur Foglia, je vous donne rendez-vous à cette adresse: http://www.geocities.com/pierrefoglia/

Enfin, je ne reviendrai pas sur son "livre" encensé par les critiques. Pathétique!

Vous trouverez à la fin la chronique "détournée" par mes soins!

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Chronique de Pierre Focul dans le journal La Poire

Pierre Focul est aujourd’hui à l’Alpe d’Huez et nous fait part de ses impressions.

Bon, aujourd’hui je suis à l’Alpe d’Huez. C’est là qu’arrivait le Tour aujourd’hui. Point. J’ai reçu un courriel de Monique Tremblay. Bien gentille la madame. Elle a débarqué à Roissy et elle est allée à vélo jusqu’au Bourg d’Oisans! Là elle me demande si elle devrait grimper l’Alpe pour suivre la course. Mais qu’est-ce que les gens ont à vouloir se rendre tous en même temps là-bas? C’est ridicule. Il y a trop de monde et de toutes façons on voit bien mieux à la télé. Vous me direz sûrement qu’il doit y régner une ambiance indescriptible et exceptionnelle mais je m’en fous complètement! Ca n’a aucun intérêt!

De toutes façons l’Alpe d’Huez, c’est une montagne de merde. Pour vrai puisque je vous le dis! Il y a des cols bien plus beaux! Bon d’accord tous les coureurs rêvent de gagner à l’Alpe d’Huez (avec les Champs-Élysées) mais faut arrêter avec ca! En plus grimper un col du Tour de France à vélo ca n’a aucun intérêt! C’est d’ailleurs certainement pour ca que des milliers de gens le font chaque année! Non je pense qu’il est bien plus intéressant de grimper un col inconnu jamais emprunté par le Tour. Là c’est intéressant! Là on sent la légende du Tour, là on ressent quelque chose! Mais grimper le Galibier et l’Alpe d’Huez! Voyons donc pauvre petite madame!

Non vraiment il n’y a que les cons qui vont suivre la course sur le bord des routes (plusieurs millions de personnes certes…ça en fait des cons dites donc!) et en plus à l’Alpe d’Huez, cette montagne de merde comme je le disais plus haut. Vraiment, comme le sage le dit, heureusement que les cons ne savent pas voler sinon il ferait nuit toute la journée!

Heureusement que je suis là pour vous rappeler tout ça. D’ailleurs vous devriez toujours suivre ma devise : faites ce que je dis pas ce que je fais. La preuve? Vous rappelez-vous il y a environ 3 ans quand je suis allé visiter une école et que le règlement imposait de retirer sa casquette? Moi qui vous dis toujours de respecter les règles si l’on veut bien vivre en communauté. Bon et bien on m’avait demandé de retirer ma casquette pour respecter le règlement et donner notamment le bon exemple aux enfants. Mais pour moi il n’en était pas question! Il y a un règlement, certes, mais je suis Pierre Focul, chroniqueur dans La Poire, je vous le rappelle! Je ne suis pas n’importe qui! Je n’ai donc pas retiré ma casquette! Et même malgré l’intervention de la directrice! Normal.

Ah, pour conclure cette belle chronique, je ne peux m’empêcher de repenser à cette pauvre Monique qui malgré tout m’a dit qu’elle allait escalader cette montagne de merde alors qu’elle serait bien mieux dans son quartier d’Hochelaga devant son poste de télé! C’en est presque pathétique! Certes, à l’Alpe d’Huez les lacets sont très rapprochés ce qui rend cette montée unique, permettant aux spectateurs de suivre la montée peut-être finalement mieux qu’à la télé avec une ambiance incroyable tout en voyant les champions en pleine action et de très près. Mais non, vraiment, faut être con pour faire ça.

Ah au fait, mon pronostic pour demain : Menchov avait l’air bien dans la montée. Je pense que ce sera lui le gagnant à Paris. Bon c’est la dixième fois que je change mes pronostics depuis le départ du Tour (comme tous les ans d’ailleurs mais à chaque fois vous n’y voyez que du feu, alors pourquoi se priver?), mais là je pense que j’ai vraiment raison. Quand je pense qu’il y en a qui croient que Pereiro pourra finir sur le podium! Tous des cons j'vous dis!

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Et voici la vraie chronique de notre ami:

"La fille à la trompette

Un courriel ce printemps: j'irai voir passer le Tour de France à l'Alpe-d'Huez en juillet, je serai en vélo-camping, où dois-je me placer dans l'Alpe-d'Huez? Hélène Drapeau.

J'avais répondu que le meilleur endroit pour voir passer le Tour de France à l'Alpe-d'Huez ou ailleurs c'est devant la télé n'importe où dans le monde. Si l'idée est de monter vous-même l'Alpe-d'Huez en vélo, au moins allez-y la semaine précédant le Tour ou la semaine suivante, le jour même ou la veille, c'est l'enfer total. Mais c'est de toute façon une très mauvaise idée de monter l'Alpe-d'Huez, une montagne de merde, il y a dans le coin des cols beaucoup plus beaux, la Croix de Fer par exemple, le Glandon, La Toussuire dans l'autre vallée.

Il y a trois ou quatre jours, nouveau courriel de la fille: je suis à l'Alpe-d'Huez, au camping La Piscine, juste au pied de la pente.

C'est comme lorsqu'ils me demandent mon avis pour l'Italie, je leur dis n'allez pas à Florence, allez plutôt à Lucca. Ils vont pareil à Florence, en rentrant ils me disent, si on avait su on vous aurait écouté. Je n'en ai encore jamais giflé un. Je suis gentil au fond.

Hélène Drapeau ne m'a pas dit si j'avais su, elle a dit: c'est tout ce que je déteste, mais j'adore! Elle m'attendait à son camping, à peu près là où tournent les coureurs pour attaquer les 13 kilomètres de la montée. Une petite tente bleue, le vélo jeté à terre, un vieux Treck de montagne à pneus lisses. Pas fière, la fille, moi je n'irais pas au village avec ce tracteur-là. Elle est partie de Charles-de-Gaulle à vélo, elle a couché à Meaux le premier soir, elle a traversé la Champagne, les Ardennes pour arriver en l'Alsace où elle est allée assister au départ du Tour. De l'Alsace, elle est descendue dans les Alpes par le Jura. Seize cents kilomètres seule sauf une parenthèse avec sa nièce. Pas une athlète du tout. Je me traîne! rigole-t-elle. J'ai pas de misère à la croire. Elle a dû en baver, la fille.

Elle ne m'a pas tout dit, c'est sûr. Quarante et un ans, l'âge de monter des côtes dans sa tête. De faire un voyage dans le voyage. De partir seule avec un livre (le dernier Poulin, La traduction est une histoire d'amour). Trompettiste, pigiste. Ça ne s'invente pas comme travail. Orchestre symphonique de Québec. Une fois avec Dutoit. L'Opéra. Orchestre Métropolitain. Des élèves. Pas riche. C'est sûr. Mais une fichue belle vie. Elle a sous-loué son appartement dans le quartier portugais à des Américains qui gardent la chienne et la chatte. Deux mois sur la route, 1500 euros, des vacances pas chères.

Vous avez aimé la caravane?

J'ai pensé à vous, je vous ai ramassé cette casquette à pois du meilleur grimpeur... dans les rideaux!

On était à une terrasse de Bourg d'Oisans qui mériterait d'être jumelée à Saint-Sauveur tant elles sont cousines par leur faune semblablement moutonnière. Mon hôtel est à 34 kilomètres de Bourg d'Oisans, j'ai dû croiser un million de cyclistes en m'en venant, sur une route plein soleil, pas d'accotement, les autos pare-chocs à pare-chocs. Je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais, ce besoin d'aller grossir le troupeau et s'y tenir au chaud surtout quand il fait 34 à l'ombre.

Allez-vous monter l'Alpe, madame?

Oui, j'aurai mon drapeau du Québec, vous klaxonnerez en passant.

Je voulais dire en vélo, allez-vous la monter en vélo? Peut-être demain quand tout le monde sera parti.

Je ne comprendrai jamais ce besoin de faire comme les autres. Si je suis le Tour l'an prochain, ce sera à la télé, au pied d'un col pyrénéen que je monterai tous les matins à l'aube. Un col que le Tour n'a jamais passé parce que la route est trop étroite. Je logerai dans un modeste hôtel où il y aura un chat. J'aurai des livres, celui de Poulin, tiens, que je n'ai pas lu. Le Tour passera à 15 kilomètre d'où je serai, et je n'irai même pas."

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